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Césars 2020 : tout savoir sur la 45e cérémonie

L'humoriste Florence Foresti a déjà joué le rôle de maîtresse de cérémonie en 2016. [© PATRICK KOVARIK / AFP]

C’est dans un contexte tendu que s’ouvrira la 45e cérémonie des Césars, ce vendredi 28 février à la salle Pleyel, à Paris. Les nominations polémiques de Roman Polanski et sa décision de ne pas se déplacer, le duel serré des favoris, et une maîtresse de cérémonie qui aura fort à faire, cette édition sous haute tension promet son lot de rebondissements.

«J’accuse» grand favori, malgré la polémique

L’annonce des nominations le 29 janvier par l’Académie des arts et techniques du cinéma a fait grand bruit en plaçant le film de Roman Polanski sur l’affaire Dreyfus comme leader avec douze nominations.

La sortie de ce long-métrage avec Jean Dujardin avait connu une sortie mouvementée en novembre 2019, le réalisateur ayant été la cible d’une nouvelle accusation de viol par la photographe française, Valentine Monnier. Cette dernière avait déclaré avoir été agressée en 1975, à l’âge de 18 ans, par le cinéaste, alors qu’elle était partie skier en Suisse. Ces nominations ont par conséquent suscité la colère et l'indignation des associations féministes. Président de l’Académie et producteur, Alain Terzian - qui a depuis démissionné avec l’ensemble de la direction - avait déclaré que cette instance «ne devait pas avoir de positions morales». Il a été remplacé par la productrice Margaret Menegoz, qui assurera l'intérim jusqu'à l'assemblée générale extraordinaire qui aura lieu le 20 avril prochain. 

Ladj Ly et Nicolas Bedos au coude-à-coude

Malgré la tempête qui s’abat cette année sur les Césars, «Les Misérables» de Ladj Ly (film pour lequel les producteurs Toufik Ayadi et Christophe Barral ont reçu le prix Daniel-Toscan-du-Plantier) et «La belle époque» de Nicolas Bedos gardent le cap et ont chacun récolté onze nominations. S’ils font figure de favoris et devraient repartir avec des statuettes, ces réalisateurs devront se méfier de Céline Sciamma avec «Portrait de la jeune fille en feu» (dix nominations), François Ozon avec «Grâce à Dieu» (huit nominations), Eric Toledano et Olivier Nakache avec «Hors normes» (huit nominations), ou encore Arnaud Desplechin avec «Roubaix une lumière» (sept nominations).

Grosse pression pour Florence Foresti

Tous les yeux seront rivés sur elle. Pour la deuxième fois, la comédienne et humoriste Florence Foresti aura la lourde tâche d'assurer le rôle de maîtresse de cérémonie. Une cérémonie que plusieurs stars du 7e art ont appelée à boycotter il y a quelques semaines par le biais d'une pétition. Beaucoup attendent avec impatience son discours en ouverture de la compétition. Va-t-elle ou non prendre parti et évoquer la polémique autour de Polanski ? Réussira-t-elle à apporter une touche d'humour suffisante pour réveiller les zygomatiques ?

Rappelons que pendant l’annonce des nominations, celle qui a préféré annuler toutes ses interviews avant l'édition 2020, avait commis un lapsus... volontaire ou non. «Roman Polanski pour «Je suis accus…», euh «J’accuse»», avait-elle déclaré. Dans «Le Parisien», son attachée de presse Emilie Kindinis a précisé : «Tout ce qu'elle a à dire, elle le dira sur scène».

Roman Polanski annule sa venue

Face à la polémique, certains s'interrogeaient sur la présence ou non à Pleyel du réalisateur franco-polonais de 86 ans ce vendredi. Osera-t-il défier les collectifs féministes qui appellent à manifester devant la salle parisienne où se déroulera la fête ? Et la nouvelle est tombée ce jeudi matin. La confirmation de l'appel à manifestation lancé par de nombreuses associations féministes, vendredi à 18h, devant la salle Pleyel, semble avoir définitivement découragé le réalisateur franco-polonais de faire le déplacement. Il a ainsi expliqué dans un texte transmis à l'AFP regretter d'avoir à prendre «cette décision, celle de ne pas affronter un tribunal d'opinion autoproclamé prêt à fouler au pied les principes de l'Etat de droit, pour que l'irrationnel triomphe à nouveau sans partage ». En attendant, plus de 4300 électeurs, membres de l'Académie, peuvent voter jusqu'au jour des Césars - 16 heures - qui seront présidés par l'actrice Sandrine Kiberlain. En 2017, Roman Polanski avait quant à lui renoncé à être président de la cérémonie, sous la pression d'associations féministes.

Un appel à la diversité lancé la veille de la cérémonie

Une trentaine de personnalités du 7e Art, réalisateurs et acteurs, ont réclamé dans une tribune une meilleure représentation des acteurs issus de l'immigration et de l'Outre-mer dans le cinéma français, ce jeudi, à la veille de la 45e cérémonie des Césars. Les acteurs Aïssa Maïga, Edouard Montoute ou Firmine Richard, le rappeur et acteur Stomy Bugsy, les réalisateurs Mathieu Kassovitz, Olivier Assayas et Olivier Marchal, entre autres, sont les signataires de ce texte, publié sur le site du Parisien, à l'initiative de l'acteur Eriq Ebouaney («Lumumba», «Les Rivières pourpres 2»), qui regrettait que les personnes issues de minorités soient la plupart du temps cantonnées à des rôles secondaires, convenus ou véhiculant les stéréotypes. 

Une soirée spéciale à suivre sur Canal+

Comme chaque année, la chaîne Canal+, qui reste le diffuseur historique et exclusif depuis 1994, retransmettra cette grand-messe du cinéma français, en direct et en clair. Après un best-of de l’émission «Le Cercle» à 18h, «Rendons à César» sera programmé dès 18h50. Dans ce documentaire de Baptiste Etchegaray, les maîtres de cérémonie, comme Kad Merad, Antoine de Caunes, Valérie Lemercier et Jérôme Commandeur, évoqueront leurs souvenirs, donneront des conseils, et reviendront sur vingt-cinq ans de César. La soirée se poursuivra par «Clique spécial Césars» (19h50-20h55), émission pendant laquelle Mouloud Achour sera en duplex avec Laurent Weil depuis la salle Pleyel. La cérémonie débutera à 21h. Les cinéphiles pourront également la suivre en streaming, via MyCanal, sur les ordinateurs, tablettes et smartphones.

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