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Olivia Ruiz : «ça me met en colère lorsqu'on prend les enfants pour des débiles»

Olivia Ruiz a traduit la BD jeunesse «Bonne nuit, Planète» de Liniers pour Flammarion Jeunesse et l'Unicef Olivia Ruiz a traduit la BD jeunesse «Bonne nuit, Planète» de Liniers pour Flammarion Jeunesse et l'Unicef[ Crédit BERTRAND LANGLOIS / AFP ]

Alors que le Salon du livre et de la presse Jeunesse se tient du 27 novembre au 2 décembre à Montreuil, Olivia Ruiz, qui a traduit le très poétique album «Bonne nuit, Planète» de Liniers, célèbre illustrateur argentin, pour les éditions Flammarion en partenariat avec l'Unicef, s'y rendra le dimanche 1er décembre pour une lecture musicale. Rencontre avec une compteuse d'histoire passionnée.

Connaissiez-vous ce livre avant de vous lancer dans la traduction de ce livre ?

Je connaissais Liniers pour son travail au New Yorker. La proposition de traduire ce livre est venue de Flammarion Jeunesse assez naturellement je crois car je me débrouille en espagnol et l'univers poétique de Liniers me parle. J'ai été également marraine de l'Unicef, je le suis de nouveau, donc il y avait comme une évidence à travailler sur ce livre.

Qu'est-ce que les enfants peuvent retenir de cette histoire ?

Ce livre rappelle aux enfants que l'imaginaire et l'aventure peuvent naître de trois bouts de ficelle, que l'émulation vient de la curiosité de l'autre et de l'envie d'explorer. Vers la fin de l'histoire, la souris dit à Planète : «Tu as un nom bien grand pour un être si petit», je trouve qu'il y a tout dans cette phrase : la différence, la curiosité de l'autre, une immense poésie et une dimension écolo avec ce nom de Planète.

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© Liniers / Toon books / Flammarion jeunesse / Unicef

Qu'est-ce que vous attendez de la littérature Jeunesse aujourd'hui ?

Mille choses. A la maison, nous avons un livre pour chaque moment de la vie. Si on a un coup de blues, on va prendre quelque chose d’hyper fun, avec un parfum d’aventures et de folie. Au moment du «coucher», on a envie de choses douces et poétiques. On s’éclate autant à lire l’histoire de «La saucisse de Cornichou» (L'école des loisirs) que des choses profondes comme «Planète migrants» (éd. Actes Sud). C’est bien de sensibiliser les enfants très jeunes aux choses qui vont faire partie de leur quotidien.

J’attends aussi que ces lectures soient pédagogiques et n’infantilisent pas. Car ça me met en colère quand on explique les choses aux enfants comme s’ils étaient débiles. Heureusement, c'est de moins en moins le cas. Je suis épatée par la richesse de la littérature jeunesse.

Parfois, ce sont les dessins qui m'attirent. J’adore les dessins de Benjamin Lacombe ou ceux de Robin Feix («Le soldat rose»). Il existe un objet littéraire pour chaque moment de la vie. Il y a aussi les livres musicaux qui permettent à l’enfant d’écouter son livre tout seul en appuyant sur ses touches. L’offre est tellement dingue aujourd'hui en littérature jeunesse qu'il est difficile de ne pas trouver son bonheur.

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© Liniers / Toon books / Flammarion jeunesse / Unicef

Qu'avez vous prévu pour votre passage au Salon de Montreuil ?

Dimanche 1er décembre à 14h, je vais offrir une lecture musicale. J'ai créé une bande originale à partir de mes chansons et de mes reprises pour accompagner la lecture du livre. Je chante juste un de mes textes comme un clin d'oeil à ma passion première, la chanson.

Ecriture de chansons, de livres, scène, comédie... Vous êtes une touche-à-tout.

Oui, je me sens raconteuse d'histoire, que ce soit les miennes ou celle des autres. je me sens aussi à l'aise sur scène en train de raconter une histoire que quand je tourne une fiction pour France 2 ou quand je participe au spectacle de Jean-Claude Galotta. J'aime être repoussée dans mes retranchements, explorer, apprendre.

Qu'est-ce que vous diriez aux enfants qui aimeraient exercer votre métier ?

Je leur dirais que c’est un métier merveilleux et passionnant mais pour lequel, il faut être très armé car il y a un engagement émotionnel fort et comme dans tout métier créatif, les déceptions sont d’autant plus grandes. On se met dans une forme de fragilité en livrant des mots qui viennent de son être le plus profond. Je dirais donc aux enfants : « amusez vous bien et faites nous rêver mais attention, protégez vous ».

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© Liniers / Toon books / Flammarion jeunesse / Unicef

«Bonne nuit, Planète», éd. Flammarion/Unicef, 14€.

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