La Fondation du Patrimoine a lancé il y quelques jours une souscription pour restaurer une momie égyptienne sauvée in-extrémis d'une décharge de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
Elle a survécu plus de 2.000 ans aux outrages du temps, mais aurait pu disparaître en quelques secondes. En juin 2001, une femme anonyme se présente aux encombrants de Rueil-Malmaison avec ce qui ressemble à une momie. Elle souhaite s'en débarrasser purement et simplement.
Bien inspiré, le personnel sur place remarque que l'objet n'a rien de commun et le met de côté par précaution. Une réaction salutaire. Car quelques mois plus tard, les spécialistes et historiens qui sont dépêchés à son chevet rendent un verdict vertigineux. Il s'agit d'une authentique momie égyptienne d'une fillette de 5 ans datant de l’époque ptolémaïque ou du début de l’époque romaine, soit entre le IIIe et le Ier siècle avant notre ère. Un trésor en somme.
Dans le petit cercueil en bois blond (92,5 cm), l'imagerie médicale révèle un corps entier enveloppé de bandelettes et bien conservé. De petites pièces de cartonnages de bois peints typiquement funéraire permettent même de donner un nom à cette petite fille qui devait appartenir à la classe moyenne : TA-ISET, traduit cela donne "Celle d’Isis". La ville de Rueil-Malmaison décide alors d'intégrer la momie à ses collections.
Cette momie aurait pu été rapportée d'Égypte par le général Noël Varin-Bey, un officier de Napoléon qui se mettra ensuite pendant au moins deux décennies au service du vice-roi d'Égypte, Mehmet-Ali. A son retour en France, il se serait installé à Rueil-Malmaison vers 1857, avec la fameuse momie.
Mais TA-ISET est aujourd'hui dans un état très moyen et une restauration s'impose. Aussi, pour la première fois pour une momie, la Fondation du patrimoine a décidé de lancer un appel aux dons pour la sauver une nouvelle fois. En cas de succès, ce trésor sera exposé fin 2014 au Musée de Rueil-Malmaison.