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Andy Warhol, l’astre du pop art

Andy Warhol[CC/Jack Mitchell]

Andy Warhol déclamait dans les années 80 des aphorismes qui aujourd’hui sont devenus d’actualité : « la notoriété, c’est comme de manger des cacahuètes : quand on commence, on ne peut plus s’arrêter ». Portrait d'une personnalité atypique qui était en avance sur son époque.

 

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Reconnu comme l’un des artistes les plus influents du XXe siècle, Andy Warhol n’est pas seulement célèbre pour son art. Car au-delà du génie qui l’a conduit à savoir se servir de tous les médias de son époque (peinture, photographie, film, télévision), celui qui a été surnommé Drella (nom qui associe Dracula et Cinderella, «Cendrillon» en anglais) est lui- même devenu une œuvre d’art. Visage de cire blanc, perruque peroxydée, le jeune garçon de Pittsburgh (Pennsylvanie) s’est transformé avec les années en une sculpture vivante. Personnage complexe, Warhol était un être timide qui aimait malgré tout être le centre des attentions. «Warhol était le soleil, et les superstars de la Factory étaient les planètes», a confié un jour Holly Woodlawn, l’une de ces superstars qui passaient par l’atelier de l’artiste. Gourou ? Le dandy du pop art l’était certainement.

Paru en 1975, Ma philosophie de A à B et vice versa, est un condensé de la pensée de Warhol. Pionnier du Pop art fasciné par la culture de masse, Andy Warhol est l’un des artistes les plus emblématiques de la deuxième moitié du 20e siècle. Dans cet ouvrage, il livre sa « philosophie » sur autant de sujets que la beauté, l’art, le travail, le temps, le succès, l’amour, la mort... Sous forme de dialogue, entre deux personnes, A et B, ou de journal intime, l’artiste américain dévoile des anecdotes sur son enfance, son passé, les gens qu’il a côtoyés. « Je crois à la chirurgie esthétique, la mort (...) je n’y crois pas, parce qu’on n’est pas là pour savoir que c’est arrivé ». Admirateur de la société de consommation, il affirme aussi : « Acheter est bien plus américain que penser, et je suis aussi américain que les autres ».

 

Vidéo : Andy Warhol mange un hamburger

 

 

Vie et mort d’une icône

Né en 1928, l’artiste arrive sur le devant de la scène artistique dans les années 1960, à New York. Portraitiste de la jet-set, des stars de cinéma, des chefs d’Etat, mais aussi des gens «ordinaires», Warhol était fasciné par le visage des autres. Cependant, c’est de son visage que l’on se rappelle peut- être le plus. Il est d’ailleurs l’un des premiers artistes à avoir été physiquement aussi connu de son vivant. Le 3 juin 1968, il devient même le personnage principal d’un fait divers : la féministe Valerie Solanas lui tire plusieurs balles de revolver à bout portant. Il n’en mourra pas mais en conservera toujours des séquelles jusqu’à sa disparition, en 1987.

 

Portraits de stars et courtisans

« Tous mes portraits doivent avoir le même format pour qu’ils [...] finissent par former un seul grand tableau intitulé Portrait de la Société. Bonne idée, non ?», aimait à dire Andy Warhol. Entre 1962 et 1987, année de sa mort, Andy Warhol a produit plus de 1 000 portraits de son atelier, que l’artiste avait baptisé Factory (l’usine) en clin d’œil aux productions industrielles en série. Andy Warhol y collectionnait des photos découpées dans la presse ou prises en studio et divers matériaux à partir duquel il opérait. Actrices (Marilyn Monroe, Brigitte Bardot), chanteurs (Elvis Presley, Mick Jagger), chefs d’Etat (Mao Zedong, Jimmy Carter) et artistes (David Hockney, Roy Lichtenstein) sont nombreux à se «voler la vedette». Et cela sans compter les œuvres de commande, souvent décriées, passées par de riches privilégiés, ceux que son ami Robert Rosenblum appelait la cour de Warhol. « A l’avenir, tout le monde aura quinze minutes de célébrité », ironisait l’artiste.

Qui se cache derrière Andy Warhol? Un artiste commercial ou un révolutionnaire de l’art ? Ni l’un ni l’autre, avance Alain Cueff, commissaire de l’exposition Le Grand monde d’Andy Warhol en 2009 : « Warhol n’est pas le premier à faire des séries, cela commence avec les meules de foin de Monet. En revanche, il en a un usage très spécifique. En ce qui concerne l’image de Warhol, souvent considéré comme superficiel, mondain, volatil, artiste cynique très intéressé par l’argent, le paradoxe Warhol apparaît de lui-même dans cette exposition. Ici, l’artiste n’est pas à l’opposé de son image, mais on mesure sa générosité, son empathie avec ses sujets, son sens professionnel ».

 

Vidéo : Sleep, le premier film réalisé par Andy Warhol

 

 

Un brouilleur de pistes

Aujourd’hui, le débat sur Warhol et son rapport à l’argent semble un peu dépassé. « Warhol serait d’ailleurs interloqué si on comparait le volume d’argent généré par ses œuvres et celles des artistes d’aujourd’hui », note Alain Cueff. En effet, si Warhol touchait de son vivant 25 000 dollars pour un portrait sur commande, un artiste comme Jeff Koons a vendu une œuvre 26 millions de dollars en 2007. Pour percer le mystère Warhol, une seule certitude persiste. « Warhol est un grand provocateur, un manipulateur. Il ne cesse de brouiller les pistes. Comme disait son vieil ami John Richardson : “Never take Andy at face value”». Ce que l’on peut traduire par : «Ne prenez jamais Andy au pied de la lettre ».

 

Chronologie

1928 : Naissance à Pittsburgh.

1962 : Premières transpositions de photographies en peintures et utilisation de la sérigraphie.

1963 : Premiers films, dont Kiss et Sleep.

1966 : Produit le premier album de Lou Reed et de son groupe, The Velvet Underground.

1968 : La féministe Valérie Solanas tente de l’assassiner en lui tirant dessus à bout portant.

1987 : Décède au New York Hospital.

 

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