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Colin Firth : « Tous les grands cinéastes sont des magiciens »

L'acteur Colin Firth[CC/honeyfitz]

Délaissant croquis et ciseaux, le couturier Tom Ford a réalisé en 2009 son premier film. Avec A Single Man, il offre au Britannique Colin Firth l’un de ses plus beaux rôles. Gendre idéal dans Le journal de Bridget Jones et Orgueil et préjugés, peintre discret dans La jeune fille à la perle, Colin Firth a plus d’une corde à son arc. Le jury de la 66eMostra de Venise ne s’y est pas trompé en couronnant sa prestation du prix d’interprétation masculine pour le film bouleversant de Tom Ford.

 

Archive – Article publié le mercredi 24 février 2010

 

Aviez-vous lu le roman de Christopher Isherwood qui a inspiré A Single Man ?

Colin Firth : Je connaissais ses romans berlinois, Mr. Norris change de train et Adieu à Berlin. Mais les connaisseurs disent qu’Un homme au singulier (le roman qui donne son titre au film) est son chef-d’œuvre.

 

Quel genre d’homme est votre personnage? Que lui arrive-t-il?

C. F. : Cette histoire est semi-autobiographique. L’écrivain britannique devait à peu près avoir l’âge de son personnage, la cinquantaine, quand son compagnon l’a quitté, et il s’est retrouvé à méditer sur la solitude. C’est là que le récit puise ses racines. Dans le film, la solitude de George, mon personnage, a à voir avec le travail de deuil. L’idée du suicide n’était pas dans le livre, mais dans la perspective d’un film de 90 min, elle est une véritable réinvention de l’intrigue. Tom [Ford, ndlr] voulait donner à la narration plus de mordant. Du fait que cet homme souhaite disparaître, il est dans la renonciation, dans l’abandon et le présent devient alors incroyablement vibrant.

 

Vidéo : Bande-annonce de A Single Man de Tom Ford

 

 

Comment qualifierez-vous le genre du film ?

C. F. : C’est justement la question que je me suis posée quand j’ai lu le script la première fois. Ce n’est pas un drame, certainement pas une comédie, ni un thriller. Ce film est tout à fait unique. C’est une méditation sur un moment de la vie et sur la nature de l’isolement. C’est un voyage dans la vie intérieure de quelqu’un. On passe à travers les différentes strates de sa mémoire, de sa perception, de sa conscience.

 

Par quels procédés est exprimé ce sentiment d’isolement ?

C. F. : Tom a compris que le dispositif le plus intéressant au cinéma était le visage humain. On peut travailler la lumière, les paysages, les effets spéciaux, la composition des plans, mais en définitive, rien n’est plus fascinant que les expressions d’un visage. Il a également fait un immense travail sur la couleur car, étant donné que le film ne repose pas sur une véritable intrigue, il doit exister à part entière grâce à sa tonalité, son esthétique.

 

Vidéo : extrait de A Single Man

 

 

Prix d’interprétation masculine à la Mostra de Venise, nomination aux oscars.  Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C. F. : Les oscars, et les récompenses de manière générale, créent un faux but en terme de carrière. Le principal est de donner envie aux gens de voir le film. Venise a été un moment incroyable parce que ce n’était pas encore la saison des récompenses.

 

Quel genre de réalisateur est Tom Ford ?

C. F. : Il est merveilleux. Tous les grands cinéastes sont des magiciens. Cela tient à leur personnalité, à leur vision du monde et à cette capacité qu’ils ont de la communiquer à tous sur le plateau.

 

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