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Borsalino, un beau coup de chapeau

Connu également sous le nom de « Fedora », le Borsalino reste l’emblème des gangsters italo-américains des années 1920-1930[Capture d'écran Youtube]

La célèbre chapellerie Borsalino a fêté ses 150 ans en 2007. Le couvre-chef en feutre, fabriqué à partir de poils de lapin ou de lièvre, représente le must de l’élégance. Les ateliers italiens d’Alessandria continuent de produire ce chapeau d’excellence. Ils perpétuent la tradition familiale.

 

Archives – Article publié le mercredi 6 février 2008

 

Connu également sous le nom de « Fedora », le Borsalino reste l’emblème des gangsters italo-américains des années 1920-1930. Aux Etats-Unis, pendant la période de la prohibition, Al Capone, surnommé «Scarface» (le balafré), fait régner la terreur dans les rues de San Francisco, toujours vêtu de son costume impeccable et de son célèbre chapeau en feutre.

Le borsalino entre définitivement dans la légende grâce au septième art. Les deux monstres sacrés du cinéma français Alain Delon et Jean-Paul Belmondo interprètent, dans les années 1970, François Capella et Roch Siffredi, deux figures de la mafia marseillaise. Tout voyous qu’ils sont, ils portent élégamment le borsalino.

 

Alessandria, berceau de Borsalino

 L’histoire de ce célèbre chapeau commence dans la ville d’Alessandria, commune italienne située dans la région du Piémont dans la plaine du Pô. Le jeune Giuseppe Borsalino, peu intéressé par les études, débute en 1846 une formation de chapelier en tant qu’apprenti.

Il part s’installer quatre ans plus tard à Paris. Giuseppe est embauché chez le célèbre chapelier Berteil, rue du Temple, au cœur de la capitale française. A son retour en Italie, il crée avec son frère Lazzaro en 1857 les ateliers de la chapellerie Borsalino. Le couvre-chef en feutre aux bords étroits et à la calotte creusée remporte dès son lancement un franc succès auprès des hommes. A partir de 1880, l’entreprise l’exporte dans le monde entier.

 

Le mythe Borsalino est né

A la mort de Giuseppe Borsalino le 1er avril 1900, la chapellerie est en pleine expansion. Près de 60 % de la production sont consacrés à l’exportation, soit plus de 450 000 pièces commercialisées dans le monde. La même année, le borsalino remporte le Grand prix à l’Exposition universelle de Paris. Teresio Borsalino, fils de Giuseppe, reprend les rênes de la société.

Engagé par l’entreprise en 1911, l’illustrateur italien Marcello Dudovich signe les plus célèbres campagnes publicitaires de la marque pendant la période de l’entre-deux- guerres. De grandes personnalités comme les acteurs américains Frank Sinatra ou Humphrey Bogart arborent fièrement ce chapeau lors de cérémonies et d’avant-premières. Une publicité qui n’a pas de prix pour la marque.

 

Vidéo : extrait de Borsalino avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo

 

Les années noires de l’industrie italienne

A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Borsalino devient le fournisseur officiel de la famille royale italienne. Le petit-neveu de Giuseppe, Teresio Usuelli, accède en 1939 à la direction du groupe en collaboration avec son cousin. Rien ne semble pouvoir atteindre la remarquable ascension du groupe italien.

Mais face à la montée du fascisme, l’entreprise Borsalino connaît sa première crise. Les droits de douane augmentent, les tickets de rationnement apparaissent, les ventes du textile s’effondrent. Il faut attendre la fin de la guerre pour que l’entreprise retrouve son dynamisme et brille de nouveau sur le marché du luxe. Borsalino signe d’importants contrats commerciaux avec l’Espagne, la Colombie, le Paraguay, le Nicaragua et le Japon.

 

Le second souffle de Borsalino

Malgré le succès des deux films Borsalino et Borsalino & Co, réalisés au début des années 1970 par le Français Jacques Deray, les ventes du feutre italien s’essoufflent. La nouvelle génération ne se reconnaît plus dans cette mode. Le chapeau n’a plus la cote.

En 1992, la famille Gallo-Monticone rachète l’entreprise familiale afin de relancer la production. Les nouveaux propriétaires originaires d’Asti s’attaquent à une clientèle plus jeune. Le borsalino adopte de nouvelles formes et des couleurs vives tout en conservant une fabrication artisanale.

Après avoir développé la commercialisation du borsalino sur le continent américain, le groupe lance en 1999 de nouveaux points de vente en Asie. Les villes de Séoul, de Shanghai, de Singapour ou de Hong Kong voient apparaître dans leurs rues l’enseigne italienne. Une usine baptisée Borsalino Orient est inaugurée en Chine.

 

Vidéo : Comment sont fabriqués les Borsalino ?

 

 

Une fabrication artisanale

Depuis plus de 150 ans, la méthode de fabrication n’a pas changé. Dans la banlieue industrielle d’Alessandria, les employés répètent avec minutie près de soixante-dix gestes : soufflage, foulage, garnissage sont autant d’étapes nécessaires pour parvenir à confectionner le célèbre borsalino. Les poils de ragondin, de lièvre, de rat musqué ou de lapin sont triés, soufflés puis solidifiés en cônes de feutre dans de vieilles machines souvent centenaires.

Le cône, ou «cloche», est ensuite moulé manuellement et garni. Depuis 2006, tous les passionnés et chapeliers en herbe peuvent découvrir ce savoir-faire. En effet, le musée Borsalino a ouvert ses portes dans la Sala Campioni, au cœur de l’usine d’Alessandria. Des centaines de modèles et de prototypes sont exposés dans les vitrines. Les documents d’archives retracent le parcours incroyable de la famille italienne.

 

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