En direct
A suivre

Richard Bohringer : "Je ne me vois pas en poseur de bombes"

Pour la première fois, Richard Bohringer donne la réplique à sa fille Romane au Théâtre du Rond-Point Pour la première fois, Richard Bohringer donne la réplique à sa fille Romane au Théâtre du Rond-Point [AFP PHOTO JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN]

Richard et Romane Bohringer partagent pour la première fois la scène dans «J’avais un beau ballon rouge», une pièce librement inspirée de la vie de Margherita Cagol, l’une des fondatrices des Brigades Rouges. Un rendez-vous qu’ils attendaient depuis longtemps et pour lequel ils incarnent un père et sa fille.

 

Vous jouez pour la première fois au théâtre avec votre fille ...  

Il était temps que les anges divins nous poussent du coude et que Michel  Didym trouve cette pièce d’Angela Dematté. Un récit passionnant sur les relations qu'entretiennent un père et sa fille pendant les années de plomb en Italie. C’est un moment très existentiel. Aujourd’hui, alors que nous avons chacun nos  vies, nous profitons pleinement de ce temps passé ensemble.

 

Vous interprétez sur scène un père et sa fille. En quoi vos relations ont-elles nourri cette pièce ?

Je ne sais pas si cela nous aide sur scène. Je n’ai jamais vraiment eu d’affrontement avec Romane.  Elle s’est envolée. Elle a vécu sa vie, sa créativité. Elle a tout construit elle-même. Cela dit, je puise dans ce que je suis profondément pour incarner ce père à la fois aimant et plein d’inquiétude.

 

Quel regard portez-vous sur la comédienne qu’elle est devenue?

C’est une grande comédienne, un diamant. Je l’ai toujours su, mais, avec cette pièce, je le vois de visu. Je le vis. Je découvre sa façon de travailler, d’avancer, sa discipline splendide. J’apprends des choses avec elle. Cela va beaucoup m’aider par la suite.

 

La pièce retrace la jeunesse de Margherita Cagol. Comment la petite histoire rencontre-t-elle la grande histoire ? 

Angela Dematté a réussi à faire éclore la grande Histoire à travers la petite histoire. C’est très simple, très humain. À travers les relations de ce père, italien prolétaire catholique qui s’est battu pour sa famille, qui s’est jeté dans le boulot parce qu’il pensait que c’était comme ça qu’il fallait faire et de sa fille qui, elle, suit les discours révolutionnaires qui voient le jour à l’université, Angela Dematté raconte comment Margherita Cagol va entrer dans l’histoire tragique des Brigades Rouges.

 

Que vous évoque cette période ?

Je viens de la génération des années de plomb. Tout ce discours et ces idées de lutte armée, j’en ai parlé des nuits entières à l’époque. Personnellement, je crois que je me serai dégonflé. Je ne me vois pas en poseur de bombes, ni en assassin social. En revanche,  je me vois bien descendre dans la rue.

Je crois d’ailleurs que la situation sociale de l’Europe occidentale est  bien plus explosive qu’à l’époque des grands mouvements de lutte armée que ce soient la bande à Baader, Action Directe ou Les brigades Rouges. L’injustice, la misère, le manque de fraternité sont bien plus dégradés aujourd’hui.

 

J’avais un beau ballon rouge, jusqu’au 5 mai, Théâtre du Rond-Point.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités