A lui seul, le peintre Marc Chagall a traversé le XXe siècle. Mort à l’âge de 98 ans en 1985, il a connu pas moins d’une révolution, deux guerres et l’exil. Des joies, des peines qu’il n’a cessé de transmettre dans ses tableaux.
Pour rendre hommage à cet artiste, le musée du Luxembourg a choisi de mettre en lumière son travail inspiré des événements qui ont jalonné son existence au travers d’une centaine d’œuvres.
Se faufilant au travers de courants artistiques comme le cubisme ou le surréalisme, son travail ne se rattache pourtant à aucune école. Il est libre et revendique son indépendance.
Un témoin de son temps
L’œuvre est complexe tant l’homme agit en fonction des circonstances. L’exposition a donc été construite de manière chronologique autour des quatre étapes clés de sa vie : la Russie entre-deux-guerres, l’entre-deux-guerres à Paris, l’exil aux Etats-Unis et enfin l’après-guerre, le retour en France.
En entrant, le visiteur découvre Les amoureux en vert (1917) évoquant son bonheur auprès de sa femme Bella.
Ses racines sont essentielles, comme Vitebsk, sa ville natale, ou le folklore russe qu’il ne cessera de revisiter inlassablement en passant par le sacré et le rêve. En période de conflits, les tonalités se font plus sombres.
C’est seulement de retour à Paris, en 1949, que la sérénité reprend ses droits, l’usage de la couleur se fait intense comme le prouvent Le paysage bleu (1949) ou encore La danse (1952).
Toute son œuvre est une sorte de journal intime dans lequel l’artiste livre ses émotions, le film de sa vie.
Chagall, entre guerre et paix, jusqu’au 21 juillet au musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, Paris 6e (01 40 13 62 00).