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Guerre civile espagnole : la "valise mexicaine" ouvre ses souvenirs à Paris

Les clichés de "La valise mexicaine" exposés le 4 juillet 2011 aux rencontres d'Arles [Gerard Julien / AFP/Archives] Les clichés de "La valise mexicaine" exposés le 4 juillet 2011 aux rencontres d'Arles [Gerard Julien / AFP/Archives]

Après New York, Arles, Madrid, Barcelone et Bilbao, "La valise mexicaine" s’arrête à partir de mercredi au musée d'art et d'histoire du judaïsme de Paris, offrant le regard novateur de trois jeunes photo-reporters (Capa, Chim et Taro) sur la guerre civile qui ravagea l'Espagne de 1936 à 1939.

Egarée pendant la deuxième guerre mondiale, ce qu'on a appelé la "valise mexicaine" recelant 4.500 négatifs a été perdue pendant près de 70 ans, avant d’être officiellement remise en décembre 2007 à l'International centre of Photography (ICP) de New York après un parcours rocambolesque.

Jusqu'an 30 juin, environ 70 tirages et autant de planches contact sont présentés dans une scénographie différente de celle d'Arles en 2011 au sein du musée parisien, qui a pour l'occasion déplacé l'imposante statue de Dreyfus afin de permettre d'afficher au milieu de la cour trois grands portraits de Capa, Taro et Chim (David Seymour).

"C'est vraiment très important de montrer cette exposition à Paris, car c'est la ville qui a accepté ces trois immigrés qui avaient quitté l’Allemagne pour Gerda Taro, la Hongrie pour Robert Capa et la Pologne pour Chim", explique l'Américaine Cynthia Young, conservateur à l'ICP et commissaire de l'exposition.

"Cela fait aussi sens de la présenter au musée du judaïsme car les trois étaient juifs et avaient fui l'antisémitisme dans leur pays respectif. Ils avaient une grande conscience politique et voulaient stopper le fascisme en Espagne", ajoute-t-elle.

L'exposition s'ouvre avec une vitrine présentant le "trésor" : on découvre trois boîtes, plutôt petites, constituant ce qu'on a improprement appelé la "valise mexicaine". A l'intérieur de leur couvercle figuraient des cases où les trois jeunes journalistes, pionniers du photojournalisme, avaient minutieusement noté en français les sujets, les noms de lieux et des personnes correspondant à chaque pellicule.

Si certains clichés sont connus grâce à des tirages d'époque ou des reproductions, d'autres permettent d'affiner le regard sur le conflit qui opposa les républicains aux franquistes.

Ainsi une planche contact réalisée par Chim à Madrid en octobre 1936 montre des soldats républicains protégeant le patrimoine culturel d'un monastère.

Chim, qui s'intéressait aux individus loin du front, effectue aussi un saisissant reportage à Guernica avant sa destruction par la légion Condor en avril 1937.

Capa, lui, saisit le regard de républicains en 1939 exténués et hagards en Catalogne française, placés dans des camps d'internement par le gouvernement français.

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