Tous le croyaient détruit ou perdu, et notamment ses deux biographes, Christine Ockrent et Laure Adler. Le manuscrit de l’autobiographie de Françoise Giroud, retrouvé dans les archives de l’Imec (Institut mémoires de l’édition contemporaine), paraît chez Gallimard.
Retrouvé par Alix de Saint-André, l’amie fidèle de 40 ans sa cadette, Histoire d’une femme libre a été écrit par la journaliste au lendemain de sa tentative de suicide à l’été 1960.
Alors qu’elle venait d’être quittée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, avec qui elle avait vécu sept ans et fondé L’Express – dont elle a été virée dans la foulée –, Giroud sublime l’épreuve et s’attelle à un récit de vie moderne, à la psychanalyse discrète.
Vie privée, vie publique
Elle évoque dans ces pages attachantes son enfance, ses débuts professionnels comme script-girl, son itinéraire journalistique, sa vie sentimentale et de mère de famille.
Histoire d’une femme libre livre également un portrait au vitriol de Jean-Jacques Servan-Schreiber, l’homme qui l’a le plus blessée.
Estimé comme impubliable à l’époque par des proches de Giroud, l’ouvrage fait preuve de qualités littéraires évidentes : une syntaxe complexe, un vocabulaire contemporain et des images fortes.
Histoire d’une femme libre, L’autobiographie cachée, de Françoise Giroud, éditions Gallimard, 18,50 €.