Difficile de l’identifier dans l’image tant le Chinois Liu Bolin maîtrise le camouflage. En revanche, impossible de ne pas reconnaître son travail à l’esthétique frappante et inédite…
Après une étude précise de la perspective et un choix rigoureux de la prise de vue, l’artiste prend la pose des heures durant tandis que son équipe peint son corps.
Dans une société en pleine mutation, Liu Bolin livre sa réflexion de la condition humaine. Se fondre dans le décor n’est pas fait pour disparaître, c’est une manière de sensibiliser le public sur la capacité d’adaptation et de survie de l’homme.
C’est aussi, pour lui, une manière d’exorciser cette année 2005 où les autorités chinoises, soucieuses de développer l’immobilier alors en plein boom, ont décidé de détruire le village d’artistes dans lequel il avait installé son atelier.
Reconnu sur la scène mondiale, l’artiste né en 1973 et adepte du body art, présente seize de ses nouvelles performances – dont sa série Lost in Fashion –, avec entre autres Jean Paul Gaultier et Alber Elbaz.
Reste à trouver où se cache «l’homme caméléon» dans ces compositions.
Liu Bolin, jusqu’au 9 mars, galerie Paris Beijing, Paris (3e).