Ses textes et sa musique irriguent la chanson française depuis les années 1970. Entre deux projets, celui qui a travaillé avec les plus grands artistes, a couché sur le papier le premier volume de ses souvenirs. En vers hexasyllabiques, s’il vous plaît !
Archives – Article publié le mardi 23 novembre 2010
Il arrive en chantant. Porte aux phalanges des bagues imposantes. Salue les filles à la volée. Jongle entre ses deux téléphones. Un coup de fil amical de sa chère Casamance, un autre à son volailler pour préparer le dîner, un troisième à son producteur pour fignoler un mixage. Une star inaccessible ? Non, un artiste vibrionnant, tout entier consacré à sa passion, qui publie Je me souviens de tout, un étonnant recueil de souvenirs s’étalant de 1954 – l’année de sa naissance – au crépuscule des années 1970. Cette longue ballade de Barbelivien, en vers de six pieds, parsemée de photos et complétée par un album bonus, ressuscite une époque incroyablement présente et qui s’éloigne pourtant à grands pas. Celle des Dinky Toys, des culottes courtes et des premières communions, juste avant le joli mois de mai 1968. Celle des 45 tours, de la majorité à 18 ans et des radios périphériques : les années 1970. Que l’on se rassure : Je me souviens de tout n’est pas un album narcissique, exercice indécent d’autoglorification, mais plutôt un bel hommage à tous ceux et toutes celles qui ont compté pour Didier Barbelivien, idoles de la prime jeunesse ou compagnons de création, parfois les deux.
Le goût des autres
De Léo Ferré à Francis Cabrel, de Johnny à Michèle Torr, de Claude François à Gilbert Montagné et tant d’autres, tous ou presque répondent à l’appel. «Ce qu’il y a de plus important dans ma vie, ce sont mes rencontres avec les autres. L’introspection m’est étrangère», explique- t-il avec une simplicité non feinte. Cet enfant qui s’ennuyait fut comblé au-delà de ses espérances quand vinrent les premiers succès et un embryon de notoriété. L’époque était bénie. "Dans les années 1970, je ne me suis disputé avec personne. Il régnait une ambiance extraordinaire dans le milieu musical. Elle a perduré jusqu’au milieu des années 1980, lorsque l’arrivée de la bande FM a entraîné une surabondance de production".
Après Ateliers d’artistes, son dernier album sorti en 2009 (disque de platine), qui reprenait les plus grands succès de sa carrière, ces souvenirs signalent-ils l’heure du bilan et de la révérence ? Loin de là. L’actualité de Barbelivien s’annonce riche pour les prochains mois, avec la rédaction du second volume de ses souvenirs prévue pour janvier, et un nouvel album – intitulé Portraits d’artistes, planifié pour mai ou septembre 2011. Et surtout, des petites jumelles ont prévu de venir au monde d’ici à la fin de l’année. De quoi inspirer largement… le troisième tome des mémoires de cet artiste qui confie sans pathos que «l’amour a conditionné tout ce qu’(il a) fait dans la vie».
Vidéo : Retrouvez les plus grands tubes signés Didier Barbelivien :
Didier Barbelivien, version « fan de… » pour un nouvel album d’inédits »
Sheila à l’Olympia pour fêter cinquante ans de carrière