Un beau matin, un mystérieux visiteur japonais se présente au domicile de Spirou et Fantasio.
Soto Kiki affirme être au service de John P. Nut, un riche industriel américain qui doit effectuer un prochain voyage en Europe avec sa famille. Il se propose d’initier nos deux héros au judo afin qu’ils puissent l’aider à assurer incognito la protection de son patron, dont la sécurité serait menacée par la bande de Lucky Caspiano, un gangster très dangereux bien décidé à se venger de John P. Nut qui l’a fait expulser des Etats-Unis.
Bien malgré eux, Spirou et Fantasio vont se retrouver embarqués dans une sordide affaire de kidnapping d’enfant. Son enquête va mener Spirou jusque dans les coulisses d’une fête foraine. Mais là où les choses se compliquent, c’est quand en pleine filature des suspects, Spirou tombe par hasard sur Gaston, le célèbre gaffeur…
Jusqu'à présent, La foire aux gangsters était proposée en complément de l’album Le nid des marsupilamis dans une version remontée. Cette nouvelle édition présente l’histoire sous sa forme originale, telle qu’elle est parue dans les pages du journal de Spirou entre le 6 février et le 24 avril 1958. La remise en couleurs réalisée par Frédéric Jannin, à partir des indications figurant sur les planches d’André Franquin, donne un véritable coup de jeune à ce qui reste l’aventure de Spirou la plus sombre concoctée par le génial dessinateur, alors assisté de Jidéhem, jeune prodige du dessin automobile et musclé.
Trépidante, cette histoire, digne des meilleurs récits de série noir, est une véritable pépite, qui trouve enfin avec cette réédition un écrin à sa mesure.Car à côté de la version finalisée de l’histoire, l’album présente les fac-similés des planches de Franquin en noir et blanc. Chaque page est assortie de commentaires écrits par José-Louis Bocquet et Serge Honorez, les deux éditeurs de Dupuis, qui permettent de replacer le travail du dessinateur dans son contexte.
Dans cette aventure, l’univers construit par André Franquin autour de Spirou commence à prendre forme. L’écureuil Spip est de la partie, le marsupilami y fait une apparition et Gaston en « guest star » remplit à merveille son rôle de gaffeur dans la lune. Surtout, l’album présente la fin de l’histoire telle que Franquin l’avait imaginée et qui avait disparu lors de l’édition en album avec Le nid des marsupilamis. Une fin inattendue où le talent d’improvisateur de Franquin dans la conception de ses histoires nous fait découvrir un Soto Kiki à la personnalité bien plus ambigüe qu’elle n’y paraît de prime abord.
La Foire aux gangsters, Franquin et Jidéhem, Dupuis, 88 pages, 24 euros.
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