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Enrico Macias, "humilié" de ne pouvoir revoir l'Algérie

enrico Macias à son domicile parisien, le 13 novembre 2012 [Fred Dufour / AFP] enrico Macias à son domicile parisien, le 13 novembre 2012 [Fred Dufour / AFP]

"Symbole de l'exil", Enrico Macias "vit très mal" de ne pas avoir pu revoir son pays natal l'Algérie, mais garde l'espoir, confie-t-il à l'AFP dans un entretien à l'occasion de ses cinquante ans de carrière, où le chanteur se déclare toujours supporter de Nicolas Sarkozy.

Fait "chanteur de la paix" par Kurt Waldheim en 1980, Enrico Macias a renoncé à plusieurs reprises à revenir en Algérie devant les tollés systématiques au sein d'une partie de la classe politique algérienne, lui reprochant son soutien à Israël. Le chanteur n'est pas revenu en Algérie depuis l'exil familial en 1961.

"Je vis cela très mal, mais je ne ferme pas la porte à l'avenir, même à l'âge que j'ai (NDLR: 74 ans le 11 décembre). On ne sait jamais... Je me sens vexé, humilié, insulté. Je pense que le peuple algérien qui ne peut me voir depuis tant d'années l'est aussi. Je pense qu'un jour, ça va changer", confie le chanteur.

"J'ai été le symbole de l'exil et j'aimerais devenir le symbole de la réconciliation de tous les enfants d'Algérie, les Pieds-Noirs, les harkis, le peuple algérien...", ajoute-t-il, estimant que des groupes extrémistes "voient très mal" sa venue.

"J'ai toujours défendu mon peuple (NDLR: Israël). Ce sont mes frères, mais je défends aussi les Palestiniens. J'estime qu'ils doivent avoir un pays eux aussi. On peut très bien vivre ensemble, Israéliens et Palestiniens. Je suis un homme tolérant. Mon message a toujours été universel", rappelle Enrico.

Chantre de l'amour, de la fraternité et de la paix, Enrico Macias se déclare convaincu "qu'on ne peut pas vivre heureux sans échange avec les autres".

Fervent soutien de Nicolas Sarkozy et de longue date observateur de la chose politique, le chanteur se dit par ailleurs "très déçu qu'il n'ait pas été réélu".

"Il nous manque beaucoup. Je suis un homme de gauche au départ. Je pensais que c'était le seul qui pouvait régler les problèmes de la France, de l'Europe, et même du monde. Je suis toujours son supporter, pas par idéologie. On n'a pas les mêmes idées sur certains points. On a eu des conflits, notamment sur les sans-papiers", dit Enrico Macias.

"Fier d'être un chanteur populaire"

Enrico Macias s'exprime lors d'un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, le 11 mars 2012 à Villepinte, près de Paris [Thomas Coex / AFP/Archives]
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Enrico Macias s'exprime lors d'un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, le 11 mars 2012 à Villepinte, près de Paris
 

"Les Français ont fait deux fautes historiques: ne pas avoir suivi De Gaulle pour son référendum et ne pas avoir réélu Sarkozy. Il reste 4 ans et demi à François Hollande pour redresser la France. S'il y arrive, j'applaudirai, mais je reste ami avec Nicolas Sarkozy".

A propos de la fiscalité des gros revenus et de l'exil choisi par des chefs d'entreprise et des artistes, Enrico Macias dit les comprendre mais pense que "quitter la France pour cela ne règle pas le problème".

"Je suis pour la solidarité entre Français, pour essayer d'arranger les choses, mais trop c'est trop. Le matraquage est excessif. Si j'avais de gros revenus, peut-être me poserais-je la question ?".

"Etonné" de fêter son jubilé artistique, Enrico Macias jure qu'il ne pensait pas à ses débuts chanter aussi longtemps.

"Je suis fier d'être un chanteur populaire. C'est une chance, un privilège. Je n'ai rien calculé.(...) Mes musiques, c'est une magie qui vient du ciel", dit le musicien qui rend hommage à son parolier de toujours, Jacques Demarny, décédé l'an dernier.

Pour ses cinquante ans de carrière, le chanteur vient de publier un album de duos, "Venez tous mes amis", qui réunit quatorze de ses grands succès interprétés par autant d'invités dont Cali, Dany Brillant, Corneille, Khaled, Gérard Darmon, Natasha Saint-Pier, Dani, Serge Lama et Liane Foly.

Avec Carla Bruni, Enrico Macias reprend "Les Gens du nord", titre qu'ils avaient déjà chanté en 2004 à la télévision pour Solidarité Sida.

"C'est un cadeau que les nouvelles générations de chanteurs me font. Ils l'ont fait en redonnant un nouveau souffle à mes chansons", estime-t-il.

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