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Philippe Djian consacré par l'Interallié pour "Oh..."

Philippe Djian le 15 mai 2010 [Gabriel Bouys / AFP/Archives] Philippe Djian le 15 mai 2010 [Gabriel Bouys / AFP/Archives]

Philippe Djian, l'auteur de "37,2° le matin", a été couronné mercredi par le prix Interallié pour son premier roman lancé dans la course aux prix, "Oh..." (Gallimard), récit percutant et sans répit dans lequel l'héroïne s'enfonce dans une spirale de mort et de sexe.

Le lauréat de 63 ans a été distingué par les jurés au 8e tour, avec 5 voix.

Djian avait été finaliste malheureux du Médicis la semaine dernière mais, a fait remarquer l'un des jurés, Jean-Marie Rouard, l'Interallié, dernier de la saison des grands prix, "est fait pour rattraper des écrivains qui n'ont pas eu la chance d'être récompensés auparavant".

Le jury a fait une exception car l'Interallié est généralement attribué à des journalistes-écrivains. "Nous sommes passés outre, a dit Jean-Marie Rouard, comme nous l'avions fait avec Michel Houellebecq que nous avions été les premiers à récompenser" en 2005, avec "La possibilité d'une île".

Romancier prolifique et icône populaire depuis le phénoménal succès de l'adaptation en 1986 de son roman "37°2 le matin", par Jean-Jacques Beineix, Philippe Djian s'est imposé comme un auteur majeur.

Il a notamment publié douze romans chez Gallimard, dont "Impardonnables" (2009), "Incidences" (2010) et "Vengeances" (2011).

Côté musique, il vient de signer plusieurs chansons du dernier disque de son vieil ami Stephan Eicher, "L'Envolée". Mercredi matin, il était d'ailleurs en route pour Paris en provenance de la Suisse où il promouvait l'album, selon son éditeur.

Pour la première fois, dans "Oh...", dernier mot prononcé par son héroïne, Djian se glisse dans la peau d'une femme. Le roman raconte trente jours d'une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent.

 

 

La narratrice, Michèle, vient d'être violée.

Elle dirige une agence de scénaristes, entretient sa famille et met à la porte son mari quand il lève la main sur elle.

Pourtant, elle acceptera par la suite les mises en scène de viol de son agresseur.

Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie, un fils qui kidnappe le bébé de sa femme, une mère de 75 ans aux amants trois fois plus jeunes qu'elle, un père en prison pour avoir massacré des enfants...

Au-delà de ce cauchemar familial, Philippe Djian brosse un remarquable portrait de femme aux prises avec la veulerie des hommes.

Né le 3 juin 1949 à Paris, Philippe Djian publie son premier recueil de nouvelles "50 contre 1", en 1981. Il publie ensuite ses premiers romans: "Bleu comme l'enfer" (1983), "Zone érogène" (1984). Un flop en librairie ! Cependant, cet auteur novateur et sauvage intrigue.

 

Le mythe Djian est en marche.

Et c'est "37°2". Le succès du film (800.000 entrées en trois semaines) propulse le roman au firmament des best-sellers.

Djian s'installe en 1989 à Martha's Vineyard, petite île au large de Boston. Deux ans plus tard, il part à Florence, puis à Bordeaux, en 1994, enfin à Lausanne, où il restera cinq ans. Il y boucle sa trilogie ("Assassins", "Criminels", "Sainte-Bob"), écrit "Vers chez les blancs". Il vit aujourd'hui à Paris.

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