Un prénom, Emmanuelle. Et tout est dit. Sylvia Kristel, l’inoubliable interprète du film érotique de Just Jaeckin sorti en 1974, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi des suites d’un cancer de la gorge.
Victime d’une attaque cérébrale au début du mois de juillet, l’actrice âgée de 60 ans est morte «pendant son sommeil» a déclaré à l’AFP son agent, Marieke Verharen.
Née à Utrecht en 1952, Kristel était secrétaire quand Just Jaeckin l’a choisie pour incarner l’héroïne du film-culte qui raconte les aventures sexuelles d’une jeune femme en Asie. «J’en suis tout de suite tombé cinématographiquement amoureux», se rappelle le réalisateur.
Le film connaît un succès retentissant et international, du Japon aux Etats-Unis, et reste treize années durant à l’affiche dans un cinéma des Champs-Elysées. Cette jeune fille aux traits purs, à la chevelure courte et rousse, devient alors l’incarnation de la libération sexuelle des années 1970. «Je crois que cette aventure (…) a servi la libération de la femme, et non son aliénation, comme le disaient certains», avait-elle confié un jour.
Sous le joug d’«Emmanuelle»
Mais cette célébrité est également devenue une quasi-malédiction pour l’actrice. Chaque apparition publique est prétexte à lui rappeler le célèbre fauteuil en osier immortalisé par l’affiche.
Le rôle lui collera à la peau toute sa vie – elle tourne d’ailleurs dans Emmanuelle 2 en 1975, Goodbye Emmanuelle en 1977, Emmanuelle 4 en 1984 et Emmanuelle au 7e ciel en 1993 –, même si elle avait continué à jouer pour le cinéma dans d’autres registres auprès de réalisateurs comme Roger Vadim, Claude Chabrol, Alain Robbe-Grillet, Francis Girod et Jean-Pierre Mocky, ainsi qu’aux côtés d’immenses acteurs comme Alain Delon et Gérard Depardieu.
Rarement dans l’histoire du 7e art, une actrice aura à ce point symbolisée à elle seule un genre.
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