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"Savages" d'Oliver Stone : une histoire de sang et d'amour

Le réalisateur Oliver Stone (d) et les acteurs de son dernier film Savages, le 19 septembre 2012 à Londres [Ben Stansall / AFP/Archives] Le réalisateur Oliver Stone (d) et les acteurs de son dernier film Savages, le 19 septembre 2012 à Londres [Ben Stansall / AFP/Archives]

Le dernier film d'Oliver Stone, "Savages" (Sauvages), qui sort mercredi en salles, est une histoire de sang, de violence et d'amour, qui permet au réalisateur américain de disséquer le monde des cartels de la drogue opérant entre la Californie et le Mexique.

Ce thriller très rythmé, présenté en avant-première française au Festival du cinéma américain de Deauville, début septembre, tourne autour d'un trio amoureux vivant une vie de bourgeois-bohêmes californiens à Laguna Beach.

Il y a Ben (Aaron Taylor-Johnson), génial botaniste à l'âme sensible, Chon, ancien Navy Seal au physique de dur à cuire, et la belle O. (Blake Lively). Ces trois-là s'aiment d'un amour fou. Ils sont également à la tête d'un business florissant.

Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s'il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des "stups" (John Travolta).

Leur business marche tellement bien qu'il attire la convoitise du cartel mexicain de Baja, dirigé d'une main de fer par la belle et cruelle Elena (Salma Hayek). Celle-ci leur propose une collaboration. Ils refusent.

C'est le début d'une guerre sans merci entre le cartel, notamment son bras armé, Lado (Benicio Del Toro), avec force exécutions, embuscades meurtrières et prises d'otages.

Corps suppliciés, décapités, ensanglantés: Olivier Stone n'épargne rien à son spectateur, qui devient malgré lui voyeur, jusqu'au malaise. Le film est interdit aux moins de 12 ans.

L'intrigue est bien ficelée, les personnages sonnent juste et comme rien n'est simple dans la vie, même dans celles de cruels tueurs, tout le monde a quelque chose à perdre dans cette histoire, les bons comme les méchants.

"Oliver Stone n'a pas voulu faire d'Elena un personnage de BD. Il y a une part d'humanité essentielle en elle. La jouer a été un rêve d'actrice", a affirmé Salma Hayek, lors d'une conférence de presse conjointe avec le réalisateur et John Travolta, à Paris le 14 septembre.

Immense farce

Cette "humanité", on la trouve également dans le personnage joué par John Travolta. "Incarner cet homme complexe a été pour moi un défi", a confié l'acteur.

Tous les caractères (excepté le personnage de Del Toro) éprouvent de l'amour: le flic ripoux aime et protège sa famille, la "reine" de la drogue adule sa fille. Et, dans le trio amoureux, l'un ne peut vivre sans les deux autres.

Les trois amoureux parviendront-ils à sortir de la nasse? "Ce n'est pas parce que je raconte l'histoire que je suis vivante à la fin", affirme O., sa narratrice. Malgré la cruauté parfois inutilement montrée, on reste accroché à son siège et c'est à peine si la durée du film - deux heures dix - se fait sentir.

"Je ne fais pas des films pour choquer mais pour trouver la vérité", a affirmé Oliver Stone, qui, né de mère française, s'exprime dans un très bon français.

"Wall Street: l'argent ne dort jamais" (2010), World Trade center (2006), "Né un 4 juillet" (1989), "Platoon" et "Salvador" en 1986... Le cinéaste plusieurs fois oscarisé aime enfourcher les sujets d'actualité, quitte à provoquer et susciter la controverse, comme pour son documentaire sur Fidel Castro, qu'il admire, "Tueurs nés" (1994), ou encore "JFK" (1991).

"La guerre contre la drogue, Nixon l'a lancée en 1972. Ca fait quarante ans. C'est une immense farce, ça ne marche pas. La drogue mène à la prison, surtout les Afro-Américains", lance le cinéaste, accusant, comme il le fait souvent, l'Amérique d'être "le plus grand des oppresseurs".

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