Dix étages, 42 mètres de hauteur, 154 salles de conservation… Les Archives nationales ont levé le voile mercredi sur le nouveau site de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis), qui accueille progressivement une partie des documents stockés jusqu’à maintenant rue des Francs-Bourgeois, à Paris (3e).
Près de 200 kilomètres linéaires d’actes authentiques émis depuis 1790 y seront classés une fois le déménagement terminé, d’ici à l’été prochain. Des rapports de l'Assemblée constituante pendant la Révolution, du Conseil des Anciens sous le Directoire ou encore des notes de l'Elysées entre les conseillers et les présidents de la République, comme Charles de Gaulle ou Georges Pompidou, y sont notamment conservés.
«On ne garde pas tout non plus, sinon le bâtiment ne tiendrait pas dix ans, estime Agnès Magnien, directrice des Archives nationales. Un bon archiviste n'est pas forcément quelqu'un qui conserve bien, c'est surtout une personne qui sait trier, selon la valeur historique et politique de chaque document.»
Afin de conserver au mieux ces précieux témoins de l’histoire de France, les conditions dans les salles sont extrêmement contrôlées. La température ne doit pas excéder 18°C pour les documents papier et doit rester entre 5 et 12°C pour les photographies, tandis que le taux d'humidité doit se situer «entre 40 et 57 %», selon un spécialiste.
Le bâtiment de 62 000 m2, exceptionnellement ouvert samedi pour les Journées du patrimoine, ne sera accessible au grand public qu’en janvier 2013.