Pionnier de la French Touch, Etienne de Crécy baigne dans la musique électronique depuis vingt ans. Le 14 mai, il publiera My Contribution To The Global Warming, un best of retraçant sa carrière. Il porte un regard de passionné sur cette musique devenue incontournable, et dont la France, de Justice à David Guetta en passant par Daft Punk, a fait une vitrine culturelle.
Comment êtes-vous tombé dans le bain de l’électro ?
En 1992, à une soirée, j’ai entendu une musique qui n’existait pas. A l’exception des raves, la techno n’avait aucun relais à l’époque. J’étais ingénieur du son dans un studio, j’avais les outils à portée de main. J’ai compris comment fabriquer cette musique.
Aujourd’hui, l’électro s’est imposée partout. Que s’est-il passé ?
C’est une musique ardue, radicale mais qui parle au corps. Si le morceau est bon, les gens dansent ! Au départ, les musiciens étaient jaloux de cette musique capable de faire danser tout le monde. C’est sa force populaire qui lui a permis de s’installer.
Comment se porte la scène française dans le monde ?
Le n° 1 mondial, c’est Guetta et c’est un Français. La scène plus underground est foisonnante. Les producteurs français ont à cœur de fabriquer une musique audible. Moi-même, je n’aime pas tellement les trucs abscons.
Quel avenir pour l’électro ?
On va vers la «deep house». C’est le mouvement le plus ringard de l’électro, et pourtant c’est dans ce domaine que les expérimentations sont les plus intéressantes en ce moment, en Allemagne en particulier.
My Contribution to The Global Warming, d’Etienne de Crécy, Pixadelic.
Bio express
1969 : naissance à Lyon.
1996 : avec Philippe Zdar (Cassius), ils enregistrent le disque Pansoul, fondement de la French Touch, sous le nom de Motorbass.
2000 : il publie Tempovision, son premier album solo.
2004 : il sort Super Discount 2. Toutes les pistes du disque portent un nom de logiciel.
2011 : sortie du titre All Right, en téléchargement numérique.