En direct
A suivre

Eric Cantona : "Je suis un comédien instinctif"

Eric Cantona dans la pièce "Ubu Enchaîné" "Ubu enchaîné", d'Alfred Jarry. Mise en scène de Dan Jemmett au Théâtre Le Phenix à partir du 4 octobre avant tournée. Eric Cantona et Valerie Crouzet. [PASCAL VICTOR/ArtComArt]

L’ex-star du foot pourrait bien devenir une star des planches. En 2010, Eric Cantona s’est offert un baptême du feu scénique au côté de Lorànt Deutsch. On le retrouve cette fois dans la peau d’Ubu, célèbre personnage d’Alfred Jarry pour lequel il mouille le maillot sans compter.

 

Deuxième rôle sur scène. Etes-vous piqué par le virus du théâtre ?

Eric Cantona : Après "Face au Paradis" je me suis dit jamais plus ! Je m’imposais un rituel du matin au soir quasi fétichiste. Après 500 représentations dans le même théâtre, j’ai eu l’impression d’avoir un esprit fonctionnaire. Ça n’a pas duré longtemps.

Pourquoi avoir choisi "Ubu enchaîné" pour renouer avec la scène ?

J’avais envie de travailler avec Dan Jemmett, il m’a proposé Ubu. Un texte complexe pour un débat sur la liberté. On grandit avec l’idée que la liberté c’est être libre de ses mouvements et l’enfermement, être derrière les barreaux.

Là, la liberté d’Ubu c’est l’esclavage, comme si on lisait le texte à l’envers.

Quel comédien êtes-vous ?

Un comédien instinctif mais réfléchi. Plus on analyse le texte, plus on peut être instinctif dans l’interprétation. Si on a ouvert assez de portes, l’inconscient guide le jeu. Je suis un peintre abstrait.

Qu’aimez-vous au théâtre que vous ne trouvez pas au cinéma ?

Au théâtre, c’est un peu comme préparer un voyage. On lit son guide, analyse, se projette. Cette période est une passion pour moi, un travail d’équipe, de recherche constante. Au cinéma, le travail est plus individuel, plus dans la spontanéité pure. Le théâtre est moins frustrant. On peut faire mieux, se perfectionner. 

Ubu enchaîné, jusqu’au 14 avril

Athénée- Théâtre Louis-Jouvet, 7, rue Boudreau

Paris 9e (01 53 05 19 19).

 

L'histoire

Pièce en cinq actes d’Alfred Jarry, "Ubu enchaîné" s’inscrit dans la trilogie d’Ubu roi et Ubu cocu. Sur scène, le personnage le plus célèbre d’Alfred Jarry troque sa couronne de monarque pour les oripeaux de l’esclave sans pour autant renoncer à son caractère despotique. Un retournement de situation qui donne lieu à bien des scènes volontairement grotesques portées par Eric Cantona, très en forme dans son costume rouge, Valérie Crouzet, au sex-appeal gouailleur, et Giovanni Calo majordome irrésistible. Sur une mise en scène du Britannique Dan Jemmett, on se laisse séduire.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités