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Lessives, dentifrices, shampoings… Les «super promotions» sur les produits d’hygiène bientôt limitées

Le projet de loi proposé par le député Frédéric Descrozaille entend limiter à 34% les promotions faites sur les produits d’hygiène, d’entretien et de beauté. [Christophe SIMON/AFP]

Dans la lignée de la loi Egalim sur l’alimentation, un projet de loi pour limiter les «super promotions» sur les produits d’hygiène dans la grande distribution a été adopté ce mercredi à l'Assemblée. Si le texte vise à mieux rémunérer les fournisseurs et producteurs, il intervient dans un contexte d'inflation élevée.

Un nouveau coup dur en perspective pour le pouvoir d’achat des Français. Le député Renaissance Frédéric Descrozaille a déposé un projet de loi pour limiter les «super promotions» sur les produits d’hygiène dans la grande distribution.

Le texte, visant à mieux rémunérer les fournisseurs et producteurs au détriment des consommateurs, a été adopté unanimement à l'Assemblée nationale ce mercredi 22 mars. La proposition a été prélablement validée la veille au Sénat, après un compromis entre députés et sénateurs. 

Un projet de loi sur le modèle Egalim

Dans les faits, le texte limite à 34% les promotions faites sur les produits d’hygiène, d’entretien et de beauté. A l’image de la loi Egalim sur l’alimentation en 2018, puis Egalim 2 en 2021, la réforme de Frédéric Descrozaille ambitionne de mieux rémunérer les fournisseurs et producteurs au détriment des consommateurs.

Cette mesure va directement impacter le pouvoir d’achat des Français, déjà largement mis à mal par la crise économique liée à la guerre en Ukraine. Ces derniers devraient ressentir une nette différence sur leur facture lors du passage en caisse dans la grande distribution.

«Les esprits chagrins diraient que le moment est mal choisi. On vit une période inflationniste qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et donc ce n’est pas le moment d’adopter des dispositions réglementaires en défaveur du pouvoir d’achat des ménages», a analysé Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris Cité, sur Europe 1.

«Le consommateur va être encore une fois pénalisé: ces produits (lessive, poudre à récurer, déodorant, pastilles pour le lave-vaisselle, shampoing, peignes, et autres bigoudis) comptent parmi les plus chers dans le panier d'achat des clients», a regretté Michel-Edouard Leclerc, le patron des centres Leclerc, sur son blog ce mardi.

la grande distribution s’indignE

La proposition mise sur la table par le député Renaissance Frédéric Descrozaille a crispé les patrons des grandes enseignes françaises du secteur. La fédération patronale de la grande distribution, la FCD, a qualifié la mesure d’«irresponsable et inflationniste».

Sur Twitter, Michel-Edouard Leclerc a également critiqué le dispositif peu avant son vote définitif ce mercredi. «Une loi en faveur de l’inflation alors que le gouvernement nous réclame de baisser les prix. Ca n'a aucun sens... mais on est plus à ça près», a assuré le président du groupe Leclerc.

Les prises de positions répétées de ce dernier n’ont pas été du goût du député Renaissance à l’origine du texte. «Il faut qu'il arrête de faire croire à tout le monde qu'il est élu par les consommateurs. Les gens ne savent pas que quand ils sortent d'un magasin Leclerc avec une remise de 5 euros, ce n'est pas la générosité de Leclerc : ça a été payé par les fournisseurs», a pesté Frédéric Descrozaille, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

De son côté, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a milité pour que les distributeurs puissent «faire des promotions pas simplement à 34% sur les shampoings, les produits d'hygiène, les produits détergents mais jusqu'à 50%». Une prise de position résolument tournée vers la protection du pouvoir d’achat des consommateurs.

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