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Pourquoi les minicrédits sont dans le viseur de l'UFC-Que Choisir

Ces minicrédits s'adressent souvent aux personnes les plus précaires, qui ont besoin de liquidités rapidement. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Mobilisé contre le crédit irresponsable, l'UFC-Que choisir s'attaque plus précisément au fléau des minicrédits sur Internet. L'association dénonce des «pratiques commerciales trompeuses» et a déposé plainte contre trois organismes qui proposent ce genre de contrat.

L'association de défense des consommateurs décrit des prêts «instantanés» de 1.000 euros au maximum et remboursables en moins de trois mois. Fonctionnant comme une avance sur salaire, ils impliquent en général le prélèvement du remboursement dès que l'emprunteur perçoit ses revenus.  L'UFC-Que choisir s'inquiète notamment de l'image inoffensive dont bénéficie ces minicrédits. Présentés comme étant sans danger, ces prêts exposent en réalité les usagers aux mêmes risques d'endettement et d'impayés que les crédits classiques.

Cela d'autant plus que ces minicrédits ne sont pas réglementés au même titre que les crédits à la consommation. Résultat : parmi les sociétés visées par l'enquête de l'association de consommateurs, la majorité ne prend même pas la peine d'informer les internautes sur ce qu'ils encourent en cas de non-remboursement. Un manquement d'autant plus sérieux, selon l'UFC-Que choisir, que ce genre de minicrédits s'adresse tout particulièrement aux plus précaires, ayant besoin de liquidités rapidement.

L'association dénonce par ailleurs des tarifs «aussi exorbitants que pervers». Dans ce genre d'offre de prêt, le consommateur est mis face à un choix : soit il patiente quatorze jours pour obtenir le versement et alors l'avance est gratuite ; soit il préfère avoir son argent immédiatement et doit alors régler des frais pouvant aller jusqu'à 30 euros.

Les plaintes déposées par l'UFC-Que choisir visent plus particulièrement trois sociétés qui proposent des minicrédits : Bling, Cashper et Floa Bank. L'association de consommateurs les accuse de dissimuler le taux d'intérêt annualisé de leurs crédits. A cause de ces pratiques, un minicrédit peut, selon elle, coûter jusqu'à cent fois plus cher qu'un prêt classique.

Au-delà de ces actions en justice, l'UFC-Que choisir fait appel aux legislateurs européens, leur demandant de soumettre les minicrédits à la même réglementation que les offres de prêt classique. Plus généralement, l'association met en garde les consommateurs face au «retour en force» du crédit irresponsable, alors même que les ménages sont déjà fragilisés par la crise.

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