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Pas de ski en février : les stations se dirigent vers une saison blanche

Le couperet est tombé. Les remontées mécaniques resteront fermées jusqu’au 1er février, a annoncé le secrétaire d'Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne ce mercredi 20 janvier, précisant par ailleurs qu'une « réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable», privant ainsi les acteurs de la montagne des vacances de février et plus largement de la saison. Une situation dramatique selon les professionnels du secteur.

Alors que depuis des semaines la filière martèle le même message - «il faut sauver la montagne française» - le gouvernement a tranché. Leur message n’a pas été entendu. Le secteur pourrait connaître « une saison blanche», a également noté le secrétaire d'Etat. Une décision justifiée par le Gouvernement en raison de la situation sanitaire, et des choix qui suscitent l'incompréhension du secteur depuis des mois. «La montagne est le seul territoire sacrifié au principe de précaution, qui ne s’applique pas à tous les secteurs», note Eric Brèche, Président du Syndicat National des Moniteurs du Ski Français. «Quel est le problème à faire du ski, quelle est la différence avec le brassage dans les villes ?», insiste ce dernier, soulignant les protocoles stricts mis en place dans les stations entre dépistages, tests et respect des contraintes sanitaires.

«Une saison blanche qui va devenir une saison noire» selon le Président de l'ESF

Une incompréhension et un message partagé par l'ensemble des professionnels de la montagne, pour qui la fermeture des remontées mécaniques met en péril la filière avec des conséquences dramatiques, comme le soulignait, il y a déjà quinze jours, Jean-Luc Boch, président de l’association nationale des maires de stations de montagne, également Président de France Montagnes. «Si on est ouvert après le 16 janvier ce sera catastrophique», prévenait-il. «Si les remontées n’ouvrent pas là, elles n’ouvriront pas du tout et on aura tué en quelques mois le modèle économique de la montagne française qu’on a mis 60 ans à construire. Il faudra que l’Etat assume», expliquait-il. 

Même analyse du côté d'Eric Brèche, pour qui cette «saison blanche va se traduire par une saison noire». «Les revenus de l’hiver permettent de financer toute l’année. L’été représente 5 à 10 % de l’activité. Les conséquences vont ruisseler dans les vallées. Si on considère que le ski n’est fréquenté que par 8 % des Français, cela fait vivre tout un territoire», insiste le Président du syndicat national de l’ESF.

«Le ski, c’est 50 % du PIB en Savoie. Nous n’allons pas pouvoir passer le cap», prévient Eric Brèche, qui rappelle qu'«à Noël, on a fait entre 5 et 8 % de notre chiffre d’affaire. On est à moins 95 %». Et les activités annexes - ski de randonnée, raquettes, jardins d’enfants... - sont loin de combler le manque à gagner, selon lui. D’autant que «si les vacances de Noël sont des vacances familiales», note Eric Brèche, «en février les gens viennent pour skier» conclut-il. 

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