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Les acteurs de la montagne mobilisés pour une réouverture le 7 janvier

Les acteurs de la montagne plaident pour une réouverture le 7 janvier comme évoquée par le Premier ministre, le 11 décembre dernier. [Alex MARTIN / AFP]

Particulièrement impactés par la crise sanitaire du fait de la fermeture des remontées mécaniques à Noël, les professionnels de la montagne maintiennent la pression. Alors que le Premier ministre avait évoqué, le 11 décembre dernier, une possible réouverture des stations de ski le 7 janvier, les acteurs du secteur demandent à ce que cette date soit maintenue.

Pas question de rester dans l’incertitude plus longtemps. A 24 heures des prochaines annonces du gouvernement, et alors que son porte-parole Gabriel Attal a laissé planer le doute sur une prolongation de la fermeture des remontées mécaniques, les professionnels de la montagne réclament une clarification de la situation, et veulent pouvoir rouvrir dès demain, le 7 janvier, afin notamment de préparer les vacances d’hiver. « Plus rien ne justifie la fermeture complète », note ainsi Les domaines skiables de France dans un communiqué, qui déplore par ailleurs « le mutisme du gouvernement » et propose « que les premières autorisations d’ouverture soient données dès maintenant suivant la situation sanitaire de chaque département ». Une ouverture différenciée qui n’avait pas été retenue pour les vacances de Noël par le gouvernement, qui craignait des déplacements importants de population.  

Janvier, une période test avant les vacances de février 

Mais alors que les vacances de février débuteront dans un mois et que les pratiquants seront dorénavant essentiellement des habitants de la région, mettre à profit le mois de janvier pour évaluer concrètement les protocoles sanitaires déployés en station figure également parmi les arguments avancés par les Domaines skiables de France pour une réouverture en janvier. « Afin d’évaluer l’efficacité des protocoles », la chambre professionnels des opérateurs des domaines skiables suggère en effet au gouvernement « que ces ouvertures soient accompagnées des évaluations préalablement à la période des vacances scolaires », et de poursuivre : « A ce jour, aucune étude ne prouve que des activités individuelles à l’extérieur, au grand air, soient à risque ( y compris sur les remontées mécaniques, où le port du masque sera obligatoire). 

Donner des perspectives aux acteurs de la montagne comme aux vacanciers 

De son côté, l’association nationale des maires des stations de montagne plaide, elle aussi, pour une réouverture au plus vite des remontées mécaniques, « dès le 7 janvier comme indiqué par le Premier ministre », afin de redonner des perspectives aux acteurs de le montagne, soulignait l’ANMSM hier, lundi 4 janvier, dans un communiqué. « Sans visibilité quant à l’ouverture, la situation économique liée aux vacances de février deviendra rapidement intenable », poursuivait-elle. Sans perspective, les réservations pourraient en effet être impactées. Or les vacances d’hiver représentent 40 % du chiffre d’affaire de la saison. Une saison déjà amputée des vacances de Noël, puisque les stations ont affiché une baisse de plus de 80 % de l’activité économique, et en moyenne un taux d’occupation de 25 %, soit moins 70 % par rapport à 2019-2020. Un manque à gagner évalué pour l’ensemble de la filière à 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaire, rien que sur les deux semaines de vacances selon l’ANMSM, qui ajoute « C’est la survie d’un modèle économique et de dizaines de milliers d’emplois qui est en jeu ».

« On l’a bien vu, le modèle économique de la montagne en hiver repose sur le ski. Les gens viennent à la montagne pour skier. Si on n’ouvre pas rapidement, ce sera catastrophique. Il n’y aura personne en février. On assiste déjà à des annulations », souligne le président de l’ANMSM Jean-Luc Boch, qui prévient qu'« il faut changer de cap, sinon on va droit dans le mur et les conséquences seront dramatiques. Des dizaines de milliers d’artisans vont déposer le bilan et des commerces vont être contraints de fermer. On va assister à une dégringolade des gens qui vivent à la montagne et à une désertification d’un modèle économique unique au monde. C’est rare d’avoir une industrie française dans les trois premières mondiales. Un modèle qu’on a mis 70 ans à construire et que l’on pourrait perdre en quelques mois ». L'idée avancée est avant tout de faire confiance au couple préfet-maire de station, insiste-t-il. D'autant « qu'on a des protocoles, les cabinets médicaux en station s’occupent de 95 % de la traumatologie et même les plus grosses stations françaises ne représentent pas un arrondissement parisien», sans compter, souligne-t-il « qu'il y a de la neige sur tous les massifs et il y aura une répartition de la clientèle ». 

Alors que les chiffres des nouvelles contaminations sont élevés, reste à savoir si l’exécutif donnera son feu vert pour une réouverture ce mois-ci ? « Si on ouvre à partir de mars, la saison est morte. Ce n'est même plus la peine d'ouvrir.  On aura tué le modèle économique» conclut le président de l'ANMSM.

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