En direct
A suivre

Yvan Attal : "Un film à sketches me permettait de démonter chaque cliché"

Avec "Ils sont partout", Yvan Attal signe son quatrième long métrage. Avec "Ils sont partout", Yvan Attal signe son quatrième long métrage. [Copyright La Petite Reine / David Koskas]

Depuis une dizaine d’années, le sujet de l’antisémitisme en France a fait s’interroger Yvan Attal. Souhaitant prendre la parole librement et ouvertement à propos de ce sujet de société, c’est par le biais du cinéma, et le film "Ils sont partout", qu’il le fait aujourd’hui. Fidèle à l’humour et au recul dont il a su faire preuve par le passé, il a choisi d’adopter un ton léger dans un film à sketches qui ne manque pas de mordant.

Pourquoi avez-vous fait un film à sketches?

Ce qui caractérise l’antisémitisme, c’est la multitude de raisons pour lesquelles les gens en veulent aux juifs. Ils pensent que les juifs sont partout, que les juifs ont de l’argent, que les juifs s’entraident, qu’ils ont tué Jésus… Un film à sketches me permettait de démonter chaque cliché.

A lire aussi : "Les trois films à voir cette semaine au cinéma"

Un tel sujet fait-il peur à l’industrie du cinéma?

C’est un sujet qui fait peur à tout le monde. Il y a des sujets dont on n’a pas envie de parler, on préfère laisser le cadavre dans le placard. Le cinéma français a l’habitude de ne pas aborder les thèmes de société ni les sujets d’actualité, au contraire des Américains, qui sont capables de se regarder, de faire des films sur ce qui leur arrive.

Quel est votre objectif avec ce long-métrage?

Je ne me dis pas que je vais retourner les antisémites. Ce qui m’intéresse, c’est que les gens voient le film, qu’ils comprennent que le sujet est une problématique dans ce pays. Mais j’avais envie d’en parler en rigolant. Je voulais que le spectateur se marre et qu’il réfléchisse. Et peut-être aussi que certains jeunes, qui ont tendance à aller vers certains exemples, se disent […] qu’il y a peut-être d’autres exemples à suivre […]. C’est un film qui dit que, à un moment, on est en France, on vit tous dans le même pays, on aspire tous à la même chose et qu’il serait temps d’arrêter de se regarder comme des communautés séparées.

Le film affiche un très beau casting : Benoît Poelvoorde, Dany Boon, Valérie Bonneton, Gilles Lellouche, Denis Podalydès, François Damiens...

Les acteurs qui m'ont suivi dans cette aventure étaient les acteurs que je désirais. Ils sont venus de manière très ludique parce qu’ils avaient compris le ressort de la comédie dans les sketches. J’ai eu de la chance d’avoir tous ces acteurs et je leur suis très reconnaissant. L’un de mes plus grands plaisirs sur ce film a été de tous les avoir à mes côtés sur un même tournage.

Vous avez fait part de votre amertume de ne pas avoir été invité au Festival de Cannes.

Je souhaite être clair à ce propos. Ce n’est pas le metteur en scène qui est déçu. J’ai été déçu que le Festival de Cannes ne soit pas un relais pour parler de ce sujet, que le Festival ne prenne pas assez au sérieux ce message et qu’il n’ait pas envie de le dire avec moi d’une manière ou d’une autre. Je ne parle pas d’être en compétition. Mais il y avait mille manières d’être invité à Cannes. Je regrette qu’on ne soit pas plus nombreux à prendre ce sujet au sérieux et qu’on n’ait pas tous envie de le mettre et le remettre sur la table.

 

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités