Avec son quatrième long-métrage, la réalisatrice Alexandra Leclère signe une comédie audacieuse sur la solidarité, portée par une troupe d’acteurs en grande forme, dont l’excellente Valérie Bonneton.
Comédie sociale hilarante, "Le Grand partage" imagine la vie chamboulée d’un immeuble des beaux quartiers parisiens quand, après une vague de froid historique, le gouvernement met en place une mesure d’hébergements d’urgence, obligeant les Français les mieux lotis à accueillir des personnes en situation précaire. Un film non consensuel, dont l’esprit a tout de suite plu à Valérie Bonneton. Sur les planches depuis des années, l’actrice, âgée de 45 ans, s’est imposée à la télévision et au cinéma. Pas étonnant qu’Alexandra Leclère l’ait choisie pour interpréter ce personnage de bobo parisienne haute en couleur.
Comment avez-vous entendu parler du "Grand partage"?
J’étais très enthousiaste à l’idée de jouer dans un film d’Alexandra Leclère. J’avais beaucoup aimé "Les Soeurs fâchées". Elle cerne bien la nature humaine. Je n’aime pas ce qui est convenu et j’ai trouvé que "Le Grand partage" était gonflé, audacieux. J’avais envie de faire une comédie, mais pas n’importe laquelle. Je suis assez difficile s’agissant de ce genre. Et puis j’ai très envie de choisir. De plus en plus.
Au-delà du genre, qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario?
En confrontant ces deux mondes, ces bobos et ces bourgeois aux plus démunis, en montrant du doigt leur lâcheté face à une situation comme celle-là, j’ai senti qu’il y avait de quoi rire, à la condition d’y aller à fond. Mais c’est aussi un film qui fait réfléchir sur le lien social. Rien que dans cet immeuble, entre ces voisins à la personnalité si différente, c’est intéressant de voir qu’ils sont chacun dans leur vie, dans leurs codes. Ils ne s’ouvrent déjà pas aux autres. Et c’est alors que les masques tombent et les gens se montrent tels qu’ils sont vraiment.
Votre personnage va se révéler aux antipodes des idées qu’elle affiche.
C’est un personnage très intéressant mais pas facile. Elle est professeure de science politique à l’université. Elle a des supers discours mais dans les actes ça ne suit pas du tout. En réalité, elle va se révéler profondément égoïste. Elle ne veut pas partager, elle veut garder son petit confort. Mais je trouvais intéressant qu’à la fin, elle réussisse à dépasser ça et découvre que ça lui fait du bien.
Comment s’est déroulé le tournage?
Alexandra Leclère est très exigeante. Elle est passionnée, arrive très tôt sur le plateau, a une super-énergie… Elle est à 300 % dans son film. Elle nous remet toujours dans la situation, nous reparle de nos personnages… C’est un régal de travailler avec quelqu’un comme ça parce qu’on a envie de tout donner, d’y aller à fond.
"Le Grand partage", d’Alexandra Leclère, avec Valérie Bonneton, Karin Viard, Didier Bourdon et Michel Vuillermoz. En salles.
