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Michel Hazanavicius : "J’ai la chance de pouvoir suivre mes envies"

Michel Hazanavicius, sur le tournage de son nouveau film "The Search". Michel Hazanavicius, sur le tournage de son nouveau film "The Search".[© Warner]

Virage à 180° pour le réalisateur de "The Artist". Après un film muet en noir et blanc, Michel Hazanavicius réalise un film de guerre. "The Search" suit le parcours de quatre indi­vidus touchés de plein fouet par la ­seconde guerre de Tchétchénie. Un conflit oublié du septième art, que le metteur en scène s’est autorisé à traiter grâce, notamment, au succès de son film précédent.

 

Pourquoi un film sur la guerre en Tchétchénie ?

Des documentaires ont été faits sur le sujet mais rien au cinéma. J’ai eu le sentiment qu’il y avait un film à faire. J’ai pensé que ça serait utile. Et le succès de "The Artist" m’a permis de le réaliser.

 

"The Artist" constituait une prise de risque. "The Search" en est une autre…

Qu’est-ce que je risque? De faire un mauvais film. Ce sont les financiers qui prennent le risque. Mais je ne me pose pas la question comme ça. J’ai la chance de pouvoir suivre mes envies. Et "The Search" est un film que j’ai vraiment désiré faire. C’est ça qui compte.

 

Pourquoi vous êtes-vous inspiré du film "Les Anges marqués" de Fred Zinnemann ?

J’avais cette envie de parler de la Tchétchénie sans trop savoir comment et je suis tombé sur ce film qui a eu l’Oscar du meilleur scénario en 1949. Je trouvais que c’était une très bonne approche pour faire un film populaire à partir d’un sujet compliqué. C’était une bonne manière de cadrer mon envie.

 

Pourquoi adopter le ton du mélodrame de guerre ?

C’est une histoire d’équilibre. J’ai voulu faire un film émouvant, dans lequel il y aurait à la fois une approche dure et mélodramatique ; des choses positives dans un sujet beaucoup plus violent… L’idée était d’avoir une approche humaine voire humaniste de cette histoire-là. Et de montrer à la fois ce que les gens peuvent avoir de plus beau et de plus terrible. Les guerres modernes mettent en scène des civils en premier lieu et ça donne des trajets de vie romanesques.  

 

Quelles recherches avez-vous faites ?

Il faut commencer par les livres d’Anna Politkovskaïa, dont "Tchétchénie, le déshonneur russe". J’ai consulté des témoignages, vu des documentaires… Certains tournés par des militaires russes. Il y a aussi le documentaire du Français Florent Marcie, "Itchkérie Kenti". Sur Internet, on trouve également beaucoup de rapports d’époque de différentes ONG, d’Amnesty International... Je connais aussi des Tchétchènes à qui j’ai demandé de recueillir des témoignages. Je peux citer aussi d’autres sources comme les documentaires de la journaliste Manon Loizeau et le livre "La couleur de la guerre" d'Arkadi Babtchenko, un militaire russe qui a raconté son quotidien à travers treize petits récits.

 

C’est un film politique, mais est-il partisan ?

Il est sans doute partisan, mais ce n’est pas un film à thèse ni à charge. Ce n’est même pas un film anti-Russes. Que le film mette en cause la politique russe en Tchétchénie, oui. Mais dans le film, le trajet du soldat russe est avant tout celui d’une victime.

 

Vous avez remonté le film depuis la version montrée à Cannes…

En le montrant à Cannes, certaines critiques m’ont semblé justes. J’avais le temps de retravailler le film avant sa sortie en salles et donc j’ai mis ce temps à profit pour l’améliorer.

 

Peut-on espérer un troisième "OSS 117" ?

Il n’est pas encore en écriture. Mais je serais complètement fou de me passer de ce plaisir-là

"The Search", de Michel Hazanavicius, avec Bérénice Bejo. En salles.

 

 

La bande-annonce de "The Search" :

 

 

 

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