"Je ne joue pas pour vivre, je vis pour jouer." C’est ainsi qu’en 2010, alors qu’il recevait un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, Eli Wallach expliquait à ses pairs la passion qui l’animait depuis plus de soixante ans.
Figure majeure du cinéma hollywoodien, l’acteur américain s’est éteint mardi à l’âge de 98 ans, a révélé le New York Times.
Dans la mémoire collective, il restera à jamais associé au western spaghetti de Sergio Leone, "Le bon, la brute et le truand" (1966), dans lequel ce natif de Brooklyn prêtait ses traits à Tuco, le "truand" illettré, face à Blondin, incarné par Clint Eastwood. Un rôle de méchant qui lui permit d’accéder à la reconnaissance internationale.
Une carrière prolifique
Qualifié d’"acteur caméléon" par les professionnels du septième art, Eli Wallach a participé à plus de quatre-vingts films et côtoyé les plus grands comme John Ford, Francis Ford Coppola, Richard Brooks, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn ou Jack Nicholson.
Formé à l’Actors Studio, l’homme au visage buriné et au regard espiègle n’avait pourtant commencé sa carrière au cinéma qu’à 40 ans passés, après avoir foulé les planches à Broadway. En 1951, il décrocha un Tony Award pour sa performance dans la pièce de théâtre de Tennessee Williams, "La rose tatouée". Cinq ans plus tard, Elia Kazan lui offrait son premier rôle sur grand écran dans Baby Doll.
Dès lors, Eli Wallach ne cessa de travailler, enchaînant les tournages et les productions, certaines devenues cultes aujourd’hui. Avant de tirer sa révérence et de profiter d’une retraite bien méritée, il fit une dernière apparition dans "The Ghost Writer" de Roman Polanski ou "Wall Street : l’argent ne dort jamais" d’Oliver Stone (2010).
Bandit, voleur, mafieux ou séducteur… Eli Wallach aura tout joué avec un plaisir sans cesse renouvelé.