La compétition va commencer au royaume du glamour. Les neuf membres du jury, dont la présidente Jane Campion, vont devoir départager 18 films pour attribuer, le 25 mai, la prestigieuse Palme d’or.
Sur la Croisette, il est temps de ressortir les smokings et les robes de soirée. Ce soir, Lambert Wilson sera chargé d’ouvrir la 67e édition du Festival de Cannes au cours d’une cérémonie habituellement riche en émotion.
En vedette, le jury, présidé cette année par la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, seule femme à avoir obtenu la Palme d’or en 1993, pour La leçon de piano. Elle sera notamment accompagnée sur scène par la Française Carole Bouquet, l’Américaine Sofia Coppola ou encore le Mexicain Gael Garcia Bernal pour ce rendez-vous incontournable du septième art, qui fermera ses portes le dimanche 25 mai.
Les neuf membres du jury auront pour délicate mission d’attribuer la récompense suprême, la Palme d’or, à l’un des 18 films en compétition officielle, qui succèdera ainsi à La vie d’Adèle, le film d’Abdellatif Kechiche.
Pour aboutir à cette «short list», le processus a été long et fastidieux. 1 800 longs-métrages issus de 28 pays ont été visionnés par le comité de sélection. Une soixantaine au total seront projetés au Palais des Festivals.
Les habituels favoris
Et puisque les pronostics pour la Palme commencent généralement dès l’annonce de la sélection en compétition, les habitués de la quinzaine font à nouveau figure de favoris. On peut ainsi miser sur les frères Dardenne, qui brigueront une troisième Palme, après Rosetta (1999) et L’enfant (2005), avec Deux jours, une nuit, un drame avec Marion Cotillard. Le Britannique Ken Loach, célébrera quant à lui sa onzième sélection avec le drame historique Jimmy’s Hall.
Autre abonné susceptible de provoquer l’engouement du jury, le Canadien Atom Egoyan proposera un thriller avec Ryan Reynolds et Rosario Dawson. Captives sera sa cinquième participation en compétition.
Mais la sensation pourrait venir du prodige canadien Xavier Dolan, 25 ans et benjamin de la compétition, qui fait pourtant déjà office d’habitué à Cannes, ou il présente Mommy. Il s’était révélé il y a cinq ans avec son premier film, J’ai tué ma mère, trois prix à la Quinzaine des réalisateurs à son actif. En 2010, son deuxième film, Les amours imaginaires, avait reçu le prix de la jeunesse, et deux ans plus tard, il était venu présenter dans la sélection Un certain regard Laurence Anyways.
L’ultime édition du président Gilles Jacob
Cette édition sera aussi exceptionnelle pour une autre raison. Elle sera la dernière pour l’élégant Gilles Jacob, chef d’orchestre du Festival depuis trente-six ans, (comme délégué général dès 1978, puis comme président depuis 2001), pour qui le succès de Cannes s’explique par «de grands équilibres, comme celui entre art et commerce», autant que par «la Croisette, les palaces, le soleil, la mer».
Après son départ prévu depuis plusieurs mois, le gouvernail sera confié à l’ancien patron de Canal+, Pierre Lescure, 68 ans, élu en janvier dernier. Mais, avant de quitter le navire, Gilles Jacob n’a pas manqué, hier, d’appeler à la construction d’un nouveau Palais des Festivals, mieux adapté à «la première manifestation culturelle mondiale».