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NBA : les Spurs, la menace fantôme

Gregg Popovich et les Spurs font encore figure de favoris pour le titre NBA cette saison. Gregg Popovich et les Spurs font encore figure de favoris pour le titre NBA cette saison.[Visual / Icon Sport]

Pendant que tout le monde s’extasie (à juste titre) des exploits de Stephen Curry et des Golden State Warriors, les Spurs de San Antonio affichent une forme resplendissante au point de menacer l’hégémonie de la franchise californienne.

Et le plus amusant, c’est qu’ils font le coup chaque saison. Tous les ans depuis 2007, les hommes de Gregg Popovich sont annoncés sur le déclin, en perte de vitesse, en phase de transition. Et à chaque fois, quand arrive le printemps, les Spurs sont toujours là, prêts à combattre pour remporter le titre suprême (remporté à cinq reprises depuis 1999).

Les San Antonio Spurs, ou la culture de la gagne

Pourtant, les preuves mathématiques attestant de leur incroyable efficacité ne manquent pas, puisque l’équipe détient le record NBA du nombre consécutif de saisons avec 50 victoires ou plus (16) ainsi que le pourcentage de victoire le plus élevé de l’histoire de la ligue avec 61,7% de victoires. Juste devant les Lakers et leurs 60,6%.

La présence de Gregg Popovich sur le banc des Spurs n’est pas étrangère à ce succès. Il est le coach actif le plus durable en NBA – et de tous les sports majeurs aux Etats-Unis – avec 20 saisons passées sur le banc de San Antonio. Pour comprendre la difficulté de la chose, rappelons juste que plus de 200 changements d’entraîneur ont été effectués à travers la ligue depuis sa prise de fonction sur le banc des Spurs en 1996.

Tim Duncan est également un des piliers du succès des Spurs. Depuis son entrée en NBA en 1997, San Antonio n’a jamais manqué les playoffs. Mieux encore, le 3 novembre dernier, la victoire des Spurs face aux Knicks de New-York lui permettait de devenir le joueur le plus victorieux au sein d’une seule et même équipe avec 954 victoires à son actif (dépassant ainsi John Stockton et ses 953 victoires avec le Jazz d’Utah).

Pourquoi les Spurs menacent les Warriors ?

Les Golden State Warriors sont en passe d’écrire une des plus belles pages de l’histoire de la NBA avec leur entame de saison complètement lunaire. Rien à redire là-dessus. Mais, tapis dans l’ombre, se trouvent les Spurs qui enchaînent les victoires à un rythme effréné en démolissant la concurrence. La preuve ? A l’heure actuelle, les Spurs affichent un différentiel de +13,4 points (la marge moyenne qui les sépare de leurs adversaires). Un chiffre effroyablement proche de celui des Warriors (+13,5 points).

Mieux encore, en terme d’efficacité défensive et offensive, Tony Parker et sa bande pointent à la 1ère et 3ème place de la ligue respectivement. La défense est une des principales force de cette équipe. Depuis le 23 novembre (sans compter le match face aux Wizards d’hier soir), San Antonio n’encaisse en moyenne que 84,3 points par match. Très loin devant la deuxième meilleure équipe sur la même période, le Thunder d’OKC et ses 94,3 points encaissés par match. Pour info, l’an dernier, les Warriors étaient premiers de la ligue tant sur le plan de l’efficacité défensive qu’offensive.

Comment expliquer une telle efficacité ?

Le recrutement de LaMarcus Aldridge à l’intersaison a été largement salué par tous les observateurs de la ligue. Mais beaucoup s’attendait à voir les Spurs éprouver quelques difficultés dans la mise en place de leur jeu collectif. Du moins les premiers mois. Gregg Popovich n’aura eu besoin que de quelques matchs pour réussir ce tour de force. Avec 23 matchs remportés consécutivement à domicile après l’oblitération des Wizards, San Antonio enregistre un nouveau record pour la franchise. Si Aldridge n’affiche pas des statistiques particulièrement impressionnantes, il commence à trouver sa place au sein de l’effectif.

«Il s’habitue au système un peu plus chaque match et se sent de plus en plus confortable», expliquait Gregg Popovich après la victoire face au Jazz cette semaine. «Il ne se soucie pas du fait de trouver sa place, ou de manquer des tirs, ou du reste. Il est uniquement préoccupé par le fait d’être compétitif, et il fait du très beau boulot» poursuivait le coach.

L’émergence de Kawhi Leonard comme un défenseur inamovible, et un joueur désormais capable de prendre la marque à son compte, est également un point capital. Puis, il y a bien évidemment les «usuals suspects», Tony Parker, Manu Ginobili et Tim Duncan, qui continuent de répondre présents à chaque match. Enfin quand Popovich ne décide pas de ne pas les faire jouer pour qu’ils se reposent. Le repos étant une des composantes majeurs du coaching de Gregg Popovich qui a toujours mis un point d’honneur à ne pas épuiser ses joueurs pendant la saison régulière (ce qui permet également de développer les joueurs du banc).

Cal Sport Media / Icon Sport

A quoi s’attendre lors de la confrontation entre les Warriors et les Spurs ?

Une opposition de style. Meilleure attaque et 4ème meilleure défense de la NBA actuellement, les Warriors jouent à un rythme effréné avec pas moins de 102,21 possessions/matchs, la meilleure marque de la ligue. Les Spurs, eux, sont à l’opposé de la courbe. Ils possèdent la 5ème attaque la plus lente de la NBA avec 95,76 possessions/match. Il y a donc d’un côté une équipe qui court à toute vitesse et qui noie ses adversaires sous une pluie de paniers, et de l’autre, une équipe méthodique et ultra-efficace qui pratique un jeu chirurgical capable de démembrer l’opposition. Et c’est la bonne recette à adopter quand on affronte les Warriors.

Peu d’équipes (voir aucune) peuvent se permettre de s’engager dans une lutte offensive avec Golden State, et encore moins en playoffs. Pour gêner Stephen Curry et consorts, il est obligatoire de freiner le rythme du jeu pour les obliger à commettre des erreurs (les balles perdues sont un des rares points faibles de cette équipe) et les sortir de leur zone de confort. Eviter les pertes de balles et s’imposer aux rebonds sont également primordiaux.

La première confrontation entre les Spurs et les Warriors est prévue pour le 25 janvier prochain. Une affiche qui fait saliver. Mais, pour ceux qui connaissent Greg Popovich, ce dernier ne devrait pas sortir le grand jeu, et pourrait même se payer le luxe de reposer certains de ses joueurs clefs. Pourquoi ? C’est ce que fait Popovich depuis des années. Il sait que le titre ne se joue pas en janvier. Mais en mai. Et il n’a aucune raison de dévoiler sa stratégie durant la saison régulière. En playoffs, ce sera autre chose. Encore faut-il que ces deux équipes se rencontrent lors des phases finales.

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