En direct
A suivre

Les "radars-tronçon" envahissent les routes françaises à partir de mercredi

Un radar[AFP]

Après les radars fixes, qui constellent déjà la France, commence mercredi l'installation des radars mesurant la vitesse moyenne des véhicules sur une longue section de route, dits "radars-tronçon", système existant en Italie ou en Norvège et salué par les associations d'usagers.

Le premier radar "vitesse moyenne", ou "radar-tronçon", sera mis en place mercredi dans le tunnel sur la RN57 contournant Besançon, sur la commune de Beure (Doubs), a annoncé mardi la Sécurité routière dans un communiqué.

Le second sera posé le 26 juin en Loire-Atlantique sur le pont de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), et le troisième courant juillet sur la RN21 à Pujols (Lot-et-Garonne).

Toujours précédés d'un ou plusieurs radars pédagogiques, qui signalent la vitesse aux conducteurs sans sanctionner, "ces dispositifs verbaliseront les conducteurs en infraction à partir du mois d'août, après une période de test", et par la suite "une quarantaine d'équipements supplémentaires seront mis en place d'ici à la fin de l'année en France métropolitaine", indique la Sécurité routière.

Les radars-tronçon existent déjà en Italie, en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Norvège par exemple, où ils ont eu une efficacité notable. En 2010, le ministère des Transports évoquait une baisse de 50% de la mortalité sur les portions de route ainsi surveillées.

Contrairement aux radars fixes traditionnels qui "flashent" au passage des véhicules en excès de vitesse, les radars-tronçon mesurent la vitesse moyenne sur "une section de plusieurs kilomètres, et non plus seulement en un point", explique la Sécurité routière.

"En allongeant la zone de contrôle de la vitesse, ces équipements ont pour but de lutter contre le comportement dangereux de certains conducteurs qui freinent à l'approche d'un radar (traditionnel) et ré-accélèrent après l'avoir dépassé", ajoute le communiqué.

Ils seront "prioritairement déployés sur des portions de route où une vitesse excessive est particulièrement accidentogène comme les rétrécissements de voie, les franchissements de tunnel et de pont, ou les successions de virages. Ils contrôleront l'ensemble des véhicules sur la section équipée afin d'identifier les véhicules en infraction. Ces nouveaux radars ne +flashent+ pas, car ils fonctionnent à partir d'un système infra-rouge", prévient la Sécurité routière.

L'annonce a été bien accueillie par les associations de sécurité routière et d'usagers de la route.

"Ces radars sont vraiment une des réponses possibles pour les conducteurs qui se jouent des radars fixes, en freinant à leur hauteur et en réaccélérant ensuite", a estimé Chantal Perrichon, de la Ligue contre la violence routière. Elle souligne néanmoins que son association avait demandé leur installation dès 2003 - une expérimentation avait alors été menée sur l'A10 au nord d'Orléans - "mais à l'époque les autoroutiers n'y étaient pas du tout favorables".

"C'est bien car cela va permettre de mesurer le respect de la réglementation à des endroits où c'était difficile de le faire", comme les tunnels, les ponts, etc, se réjouit Jean-Yves Salaün, de la Prévention routière.

Quant au lobby automobile, il juge que "c'est utile dans les lieux dangereux et pour remplacer une multiplicité de radars (traditionnels) qui sont gênants", comme dans le tunnel de l'A86 qui en compte six, juge Louis Derboulle, de 40 millions d'automobilistes.

M. Derboulle ajoute immédiatement: "par contre, si c'est utilisé sur une portion de 30-40 km d'autoroute, là c'est scandaleux, c'est pour faire du chiffre!"

Au 1er juin, la France comptait 2.190 radars fixes, 1.209 radars pédagogiques, 933 radars mobiles, 659 radars aux feux rouges, et 8 radars sur des passages à niveau, selon la Sécurité routière.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités