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Orelsan poursuivi par Ni Putes Ni Soumises pour "sale pute": le jugement rendu mardi

Le rappeur Orelsan chante pour "Le Grand Journal" de Canal+, au festival de Cannes le 19 mai 2012[AFP/Archives]

Le rappeur Orelsan saura mardi si sa chanson "Sale Pute", qui avait défrayé la chronique en 2009, lui vaut une condamnation du tribunal correctionnel de Paris où il était poursuivi pour "provocation au crime" par le mouvement féministe Ni Putes Ni Soumises (NPNS).

Lors de l'audience du mois de mai, le jeune homme, Aurélien Cotentin de son vrai nom, avait défendu sa liberté de création face à la présidente de NPNS, Asma Guérifi, qui y voyait "un appel à la haine".

L'association a engagé des poursuites contre Orelsan pour provocation au crime après la diffusion sur internet, en février 2009, de sa chanson "Sale pute", qui décrit en termes très crus la colère d'un jeune homme qui, se découvrant trompé, menace sa compagne de toute une série de violences physiques comme de l'"avorter à l'Opinel".

Dans ce clip, diffusé à l'audience, ces propos violents sont entrecoupés de "Je t'aimais" et prononcés par un jeune homme accablé qui se saoûle chez lui ou sur la plage après avoir appris l'adultère.

"Je ne pense pas que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson, ou alors c'est qu'ils sont dangereux dès le départ", avait plaidé le chanteur de 29 ans, pour qui le titre "Sale Pute", qu'il a écrit en 2006, puis diffusé sur internet en 2009, ne contient "aucune provocation, aucune incitation" à agresser les femmes.

Ni Putes Ni Soumises, qui défend notamment les filles des quartiers populaires contre la violence et le machisme, n'est pas du même avis. "Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon et ça, ce n'est pas fictif", avait renchéri l'avocate de l'association, Me Samia Megouche, pour laquelle "on ne peut laisser dire tout et n'importe quoi"

Mais le parquet avait estimé qu'"on se trompe d'ennemi", avait argué le procureur Aurore Chauvelot, rappelant que les femmes battues étaient bien réelles mais n'étaient "pas victimes des propos d'un chanteur qui s'exprime dans le cadre de sa liberté d'expression artistique". Elle avait requis la relaxe.

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