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Racisme : Fourcade, Henry, Jeremiasz… les sportifs français témoignent autour de Diandra Tchatchouang

La basketteuse française a lancé depuis quelques semaines sont propre podcast, Super Humains.[Instagram Diandra Tchatchouang]

Dans son podcast Super Humains, Diandra Tchatchouang, joueuse de l’équipe de France de basket et de Lattes-Montpellier, a recueilli les témoignages de plusieurs sportifs français concernant l’affaire George Floyd et le racisme.

Du biathlète Martin Fourcade à la capitaine de l’équipe de France de football Amandine Henry, en passant par Michaël Jeremiasz ou encore Olivier Dacourt, 18 sportifs et personnalités du sport ont partagé leur ressenti sur les récentes affaires qui touchent la planète (les affaires George Floyd et Adama Traoré, les violences policières, le racisme et les inégalités).

«Pour tous ceux qui, comme moi, n’ont jamais vécu cette violence, la discrimination, le racisme, il n’est pas possible de l’imaginer, a ainsi confié Martin Fourcade, quintuple champion olympique, sept fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde et treize fois champion du monde. Car comment imaginer que certaines vies puissent être plus importantes que d’autres ? Comment imaginer que l’on puisse juger quelqu’un à la couleur de sa peau ? Ne pas imaginer, ne doit pas nous empêcher de dénoncer, de nous révolter contre ses agissements qui n’ont pas lieu d’être, qui n’ont jamais eu lieu d’être.»

Comme le célèbre biathlète tricolore, qui a récemment pris sa retraite, il s’agit de témoignages engagés de la part de plusieurs sportifs qui ont souvent été appelés ces derniers jours à s’exprimer sur ces sujets pour faire avancer les choses avec leur résonnance. Comme le précise Diandra Tchatchouang, qui lancé son podcast il y a quelques semaines, l’objectif n’est pas de pointer du doigt une personne ou un métier. Bien au contraire.

La parole sportive se libère

«Tous les policiers ne sont pas racistes et il n’y a pas que dans la police qu’il y a du racisme», souligne la basketteuse, qui était présente dernièrement à la marche organisée dans les rues de Montpellier en hommage à Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans mort en juillet 2016 à la suite d’une interpellation dans le Val-d'Oise. Diandra Tchatchouang va d'ailleurs organiser, avec son association, des rencontres au sein des établissements scolaires entre les collégiens et lycéens de La Courneuve, la ville où elle a grandi, et les forces de l’ordre.

Le racisme, c'est quelque chose de culturel dans l'histoireGrégory Baugé, multiple champion du monde de cyclisme sur piste

«Le racisme, ce n’est pas que dans la police, c’est dans la société en général, indique d’ailleurs Grégory Baugé, champion de cyclisme sur piste, qui voit le problème plus profond. De mon avis, en France, le racisme est plus traître dans le sens où les racistes devant toi vont sourire et derrière toi, ils vont te faire du mal. Les personnes racistes se cachent en général. Les Blancs ne peuvent pas comprendre ce que nous, les minorités, on peut ressentir. Ce n’est pas de leur faute. Le racisme, c’est quelque chose de culturel dans l’histoire de l’humanité.»

Le fait que la parole se libère un peu plus dans le monde du sport dernièrement est une bonne chose, comme le souligne Olivier Dacourt, ancien international français et désormais consultant Canal+. «Pour mon documentaire Je ne suis pas un singe, j’ai contacté des joueurs de foot, des entraîneurs, des politiques… et beaucoup ont eu peur de parler. La peur des conséquences, des répercussions que cela aura sur leur carrière, a-t-il raconté. Ne pas s’y opposer, c’est y prendre part. La victoire, c’est de voir toutes ces personnes manifester.»

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S U P E R H U M A I N S Aujourd'hui, on se retrouve pour un épisode spécial de #SuperHumains! Racisme, inégalités, violences policières... Pour cet épisode, j'ai sollicité une quinzaine de personnalités issues du monde du sport, afin qu'elles partagent avec nous leurs impressions concernant ces fléaux. Des témoignages profonds et pertinents, qui j'espère en entraîneront d'autres et surtout sensibiliseront un maximum de personnes L'épisode est disponible dès maintenant ma #TeamSuperHumains (Spotify, Deezer, Apple podcast, Google podcast)! N'hésitez pas à me donner vos impressions Lien en bio TeamSuperHumains #TuneIn #Podcast #TrueStory

Une publication partagée par Diandra Tchatchouang (@diant237) le

C’est aussi ce que retient Michaël Jeremiasz. Ces images de manifestations lui ont fait chaud au cœur. «Il y a 60 ans déjà Martin Luther King se battait pour des droits mais il n’était suivi que par des Afro-américains. Aujourd’hui, je me réjouis de voir que dans les rangs de ‘Blacks Lives Matter’, il y a des Noirs évidemment mais il y a des Blancs, des personnes de toutes origines, de toutes confessions. Des jeunes, des moins jeunes.»

Si elle ressent la même chose, Amandine Henry ne comprend pas qu’aujourd’hui, des manifestations aient encore lieu. «On est en 2020 et je ne pensais pas qu’il y avait encore du racisme parce que pour moi, on est tous pareil et il n’y a plus de différence, a lancé la capitaine de l’équipe de France de football. Il y a une révolte de la part de tout le monde, de toutes les cultures et je trouve ça bien. (…) Si on peut faire bouger les choses par rapport à notre statut, on le fera avec plaisir.»

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