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Florian Philippot veut conquérir Forbach pour le FN

L'affiche électorale de Florian Philippot à son siège de campagne le 4 janvier 2014 à Forbach [Jean-Christophe Verhaegen  / AFP/Archives] L'affiche électorale de Florian Philippot à son siège de campagne le 4 janvier 2014 à Forbach [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

Le numéro deux du FN, Florian Philippot, rêve d'ériger Forbach, ville déshéritée de Moselle, en symbole de l'ascension de son parti, et aimerait profiter des divisions de la droite locale et du mécontentement ambiant pour s'emparer de la mairie socialiste.

 

"On est là pour gagner", assure-t-il dans sa permanence de campagne, un appartement du centre-ville aux murs tapissés d'affiches géantes de Marine Le Pen.

Les bons scores du Front national à Forbach aux derniers scrutins ont de quoi l'encourager. Marine Le Pen y avait obtenu 26% au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, derrière François Hollande mais devant Nicolas Sarkozy. Et Florian Philippot, candidat dans la foulée dans la circonscription de Forbach aux législatives, s'était hissé au second tour, récoltant 42% des voix dans la commune.

Quand il est en campagne dans les rues de Forbach, il lui arrive d'être pris en photo ou de signer des autographes. "C'est parce que je passe à la télé", sourit-il, tout en assurant que les gens s'intéressent aussi à son "projet".

Comme aux législatives, le vice-président du FN, originaire du Pas-de-Calais, se voit reprocher par ses adversaires d'être un "parachuté" et un "candidat TGV", allusion à ses fréquents allers-retours vers Paris. Sans parler de sa candidature simultanée aux élections européennes dans le Grand Est. Florian Philippot s'ingénie à faire de sa notoriété et de ses ambitions politiques un atout pour Forbach: "J'ai la capacité de porter au niveau national des sujets, des débats, pour qu'il y ait plus de chances de trouver une solution", martèle-t-il.

Le maire sortant "serein"

Des solutions, la capitale de Moselle-Est en attend depuis des décennies. Forbach, 22.000 habitants, a beaucoup perdu de son lustre d'antan, quand les mines de houille voisines garantissaient sa prospérité. Aujourd'hui les mines ont fermé. Le chômage atteint 14% et dans le centre-ville nombre de vitrines n'ont qu'une pancarte "à louer" à offrir aux regards. Si l'Allemagne toute proche fait office d'Eldorado de l'emploi, encore faut-il maîtriser l'allemand, une gageure pour nombre de jeunes Forbachois sans diplôme.

Le maire Laurent Kalinowski le 19 décembre 2013 dans son bureau à Forbach [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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Le maire Laurent Kalinowski le 19 décembre 2013 dans son bureau à Forbach
 

Le maire sortant, le socialiste Laurent Kalinowski, qui devrait prochainement annoncer sa candidature pour un deuxième mandat, refuse toutefois de noircir le tableau.

"L'attractivité de la ville, face à une crise difficile, un après-mine et une baisse globale du pouvoir d'achat, se maintient et maintient des emplois", assure l'élu. "Je ne suis probablement pas un bon communicant", admet-il. "Mais nous avons bien travaillé et nous avons de réelles perspectives d'avancer", poursuit-il, se disant "serein" avant le nouveau duel qui s'annonce avec M. Philippot, qu'il avait battu aux dernières législatives.

Le député-maire vante ses investissements en infrastructures scolaires et sportives, son accompagnement des commerçants ou la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Forbach l'automne dernier, marquée par la venue très médiatisée du ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

 

Deux listes à droite

Forbach vote historiquement à droite, mais le camp se présente en ordre dispersé, comme en 2008, ce qui avait à l'époque ouvert un boulevard à M. Kalinowski, élu avec 60% des voix au second tour.

Alexandre Cassaro le 14 décembre 2013 à son siège de campagne à Forbach [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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Alexandre Cassaro le 14 décembre 2013 à son siège de campagne à Forbach
 

L'UMP parie sur Alexandre Cassaro, un conseiller en patrimoine de 26 ans, qui comme le FN fait de la sécurité une des priorités de son programme. Soutenu par Jean-François Copé, qui est attendu mercredi à Forbach, il se dit convaincu que les électeurs feront le choix de l'alternance sans toutefois "prendre le risque de l'aventure extrémiste" du FN.

Il devra toutefois se méfier du "candidat surprise" Eric Diligent, un inspecteur des finances publiques de 42 ans au solide ancrage local. Exclu de l'UMP pour avoir monté sa propre liste, ce dernier appelle au rassemblement de la droite, du centre et des sans-étiquette. "Aux municipales, les gens préfèrent quelqu'un qui est issu de la ville, qui est au chevet des gens, comme un médecin de village", estime ce Forbachois d'origine. Lui aussi pense avoir "une chance de l'emporter", prédisant une triangulaire avec le PS et le FN.

 

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