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Copé s'attelle au rassemblement d'une UMP divisée

Jean-François Copé lors de son discours de victoire. [MEHDI FEDOUACH / AFP]

Jean-François , vainqueur par 98 voix de la compétition à l'UMP, s'est attelé dès mardi au rassemblement d'un parti fragilisé par une lutte fratricide à quatre ans de la présidentielle, tandis que François Fillon laissait planer le doute sur ses intentions.

Sur RTL, le député-maire de Meaux a expliqué que son élection était "un point de départ". "C'est maintenant qu'on reconstruit", a-t-il lancé, réfutant tout "risque de scission".

Pour preuve de sa bonne volonté, le nouveau président de l'UMP a proposé mardi à son rival de devenir "vice-président" du parti, titre qui serait créé pour l'ex-Premier ministre, une proposition qualifiée de "grotesque" par le filloniste Eric Ciotti. La veille dans son premier discours de président, Jean-François Copé avait déjà invité son rival à "le rejoindre" affirmant: "Mes mains et mes bras sont grand ouverts (...) Je n'ai ni amertume ni rancoeur".

Lors de la réunion du groupe UMP, son président, le copéiste Christian Jacob, a fait applaudir François Fillon, absent, par les députés présents.

Le maire de Bordeaux et fondateur de l'UMP Alain Juppé a, lui, exhorté le nouveau patron de l'UMP à constituer "une équipe représentative de ceux qui ont voté Fillon", parlant d'une "ardente obligation de rassembler".

"L'UMP est évidemment coupée en deux mais personne ne souhaite l'éclatement de notre famille", a tempéré l'ancien ministre François Baroin, soutien de l'ancien Premier ministre.

Lundi soir, François Fillon avait pris acte d'un résultat des plus décevants pour lui, tout en laissant planer une menace quant à ses intentions en pointant l'existence à l'UMP "d'une fracture manifeste, à la fois politique et morale".

 

Fillon "combatif" et "déterminé"

"La réduire et la dépasser, tel est l'objectif que je m'assigne", avait-il expliqué en annonçant qu'il ferait connaître dans les prochains jours quelle forme prendra son engagement politique.

Selon son entourage, François Fillon a prévu de prendre quelques jours de repos chez lui dans la Sarthe pour préparer une intervention télévisée.

"Il ne décrochera pas de la vie politique", a confirmé mardi l'un de ses lieutenants Laurent Wauquiez.

"François Fillon est combatif, déterminé, il a la volonté de continuer ce parcours politique de rassemblement, et ce lien privilégié qui l'unit avec les Français", a déclaré son directeur de campagne, Eric Ciotti, en précisant qu'il n'avait pas renoncé à la présidentielle de 2017. Le député des Alpes-Maritime a par ailleurs annoncé que "d'ici quelques jours, une organisation (allait) se mettre en place" autour de M. Fillon, en réfutant "toute optique sécessionniste" par rapport à l'UMP.

A l'extrême droite, la présidente du FN, Marine le Pen, a affirmé devant la presse que Jean-François Copé n'avait pas de légitimité au vu du score serré de son élection et des accusations de fraude du camp Fillon. "Ce résultat va entraîner quatre années d'enfer", a-t-elle prédit. "Copé va se retrouver confronté à l'incohérence qui est la sienne: comment peut-on aller sur les thèmes du FN et en même temps indiquer que c'est le diable". Jean-François Copé a fait toute sa campagne sur une "droite décomplexée" recourant aux formules choc ("racisme anti-Blancs", appel à manifester).

Pour le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, "l'illusion du parti unique, qui tentait de rassembler la droite décomplexée, la droite modérée et le centre-droit, ne tient plus". "En 2002, l'UMP avait deux flotteurs, aujourd'hui, le flotteur droit l'a emporté", a-t-il expliqué au Monde.

Mais Jean-François Copé a assuré devant les députés de son parti qu'il déploierait toute son "énergie" pour préserver l'unité de l'UMP et ne "laisserait pas refaire l'UDF" avec l'UDI de Jean-Louis Borloo.

 
BLOCKED

Pour la presse, le seul à émerger du "champ de ruines" de l'affrontement Copé-Fillon est Nicolas Sarkozy présenté comme le possible recours d'une droite déboussolée. L'ancien président a appelé Jean-François Copé pour le féliciter de sa victoire.

 

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