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10 ans de Fukushima : le Japon se souvient

Et soudain, le Japon s'est tu. Le pays a commémoré avec émotion ce jeudi le dixième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, qui reste un traumatisme impossible à oublier pour de nombreux Japonais.

A 14h46 heure locale (6h46 heure française), soit le moment exact auquel le séisme de magnitude 9,0 a frappé la côte nord-est du Japon en 2011, une minute de silence a été observée dans tout l'archipel, en hommage aux quelque 18.500 morts ou disparus de la triple catastrophe (séisme, tsunami et accident nucléaire).

Un instant de recueillement suivi d'une cérémonie au théâtre national de Tokyo, devant un public plus restreint que d'habitude en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Masque sur le visage et gardant leurs distances, les spectateurs n'ont pas chanté l'hymne national pour éviter tout risque de propagation du virus.

L'empereur Naruhito et le Premier ministre Yoshihide Suga ont tous deux pris la parole lors de ces commémorations nationales, qui seront les dernières organisées par le gouvernement pour la tragédie de 2011. «La magnitude des dégâts causés par la catastrophe est si profonde que la mémoire inoubliable de la tragédie persiste dans mon esprit», a déclaré l'empereur. «C'est insupportable quand je pense à ce que ressentent tous ceux qui ont perdu des proches et des amis», a de son côté témoigné le Premier ministre, rappelant que le Japon avait toujours «surmonté chaque crise avec courage et espoir».

Des commémorations dans tout le pays

Toute la journée, les hommages publics et privés se sont succédé dans le nord-est du Japon, la région la plus durement touchée par la catastrophe. Comme à Iwaki, dans le département de Fukushima, où des habitants se sont regroupés près de la mer, au son des prières de moines bouddhistes, non loin du lieu de l'accident nucléaire, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

A Ishinomaki, des dizaines d'habitants ont prié dans un cénotaphe où sont inscrits les noms de plus de 3.000 victimes, tandis qu'à Otsuchi, où le tsunami a détruit la mairie, tuant environ 40 employés, leurs familles en costume sombre se sont rassemblées sur le terrain où se tenait autrefois le bâtiment.

A Miyagi, un des trois départements les plus meurtris, des opérations de recherche ont été organisées par des habitants qui espèrent encore retrouver un être cher. Plus de 2.500 personnes sont en effet toujours officiellement portées disparues. La découverte de restes d'une victime sur une plage mi-février, qui a été identifiée, a redonné de l'espoir à certaines familles, dans l'impossibilité de faire le deuil même une décennie après le drame.

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