Est-on passé proche d'un accident dramatique dans l'espace ? Le 2 septembre, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) n'a pas eu le choix que de déplacer l'un de ses satellites pour éviter une collision avec un engin de SpaceX.
C'est avec l'un des vaisseaux de la nuée Starlink, environ 60 satellites lancés par l'entreprise américaine en mai 2019, que l'impact a failli se produire. Après avoir légèrement modifié son orbite, l'engin est entré dans une zone occupée par Aeolus, la machine appartenant à l'ESA. L'armée américaine, qui surveille le trafic spatial, a prévenu les deux organisations du risque d'impact.
Selon l'ESA, la probabilité de collision était d'une pour 1000. Un chiffre dix fois plus élevé que la norme autorisée. N'existant aucune règle concernant la primauté d'un vaisseau sur l'autre en raison de son arrivée antérieure, SpaceX a tout simplement refusé de modifier la trajectoire de son Starlink. Alors que la polémique commençait à enfler, l'entreprise a assuré qu'un bug l'avait empêchée de prendre les dispositions nécessaires.
L'ESA a effectué pour la première fois hier une manœuvre d'évitement de collision (rehausse de son altitude) pour protéger son satellite #Aeolus d'une collision avec l'un des satellites de la constellation #Starlink de @SpaceX. pic.twitter.com/id2N4FQawT
— ESA France (@ESA_fr) September 3, 2019
Pour l'Agence Européenne, cela pose des questions de régulations. Holger Krag, directeur en charge des débris spatiaux à l'ESA, a assuré au média américain Forbes qu'il fallait se poser la question de la priorité dans ces cas précis. «Combien de fois ce genre d'événements va se produire ? (...) Quand nous avons 10.000 satellites dans l'espace, ce ne peut pas être aux opérateurs d'envoyer des emails expliquant quoi faire. Ce n'est pas comme cela que j'imagine les vols spatiaux modernes», explique-t-il. En espérant que des mesures soient prises pour éviter un scénario à la Gravity dans les années qui viennent.