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Seine-Saint-Denis : un marabout jugé pour viols sur sept femmes ce mercredi

Le trentenaire est accusé d'avoir abusé de son statut religieux pour soumettre ses victimes, sous peine de «malédictions». [Philippe HUGUEN / AFP]

Un homme d’une trentaine d’années doit être jugé ce mercredi 24 avril par la cour criminelle de Seine-Saint-Denis pour des viols et agressions sexuelles en série, sur fond de pratiques rituelles et de maraboutage.

Ali S., un marabout malien de 34 ans, est jugé par la cour criminelle de Seine-Saint-Denis à partir de ce mercredi 24 avril. Il est mis en cause pour des viols sur sept femmes, également originaires de l’Afrique de l’Ouest.

Le trentenaire aurait ainsi abusé de son statut religieux pour soumettre ses victimes, les menaçant  de malédictions.

Tout a commencé en octobre 2020 lorsqu'une femme s’est rendue au commissariat du 20e arrondissement de Paris, pour viol et extorsion contre le suspect de 34 ans. Ce dernier l’avait abordé dans la rue quelques jours auparavant et s’était présenté comme un marabout. Il lui avait alors assuré que le «diable» était à ses trousses.

Surnommé le «marabout violeur» 

Malgré plusieurs refus de recourir à ses services, la victime a fini par céder face à une pression constante, s’exerçant par des menaces téléphoniques évoquant une future malédiction sur ses enfants. À deux reprises, elle lui avait même donné de l’argent, lui intimant de la laisser tranquille. 

Elle s’est ainsi retrouvée contrainte d’accepter le rendez-vous du jeune marabout, dans la chambre d’un hôtel bon marché à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Après avoir refusé d'être «maraboutée», la victime aurait été violée, puis laissée dans la chambre d’hôtel.

Les jours suivant le viol, elle a reçu sur son téléphone une masse d’appels insistants, d’images de scènes vaudoues, et de demandes d’argent. Elle a alors sollicité la police, qui est parvenue à retrouver le violeur.

Les enquêteurs ne tardent pas à decouvrir le profil d'Ali S., bien connu par plusieurs femmes de la communauté ouest-africaine, qui le surnomment le «marabout violeur». Il est alors suspecté d'avoir utilisé le même mode opératoire, sur de multiples victimes.

Instrumentaliser les croyances à des fins sexuelles

Là aussi, le trentenaire harcelait ses victimes de messages WhatsApp, alternant les registres entre pornographie et photos de scènes vaudous - bougies, pattes de boulets, clous, couteaux, etc.). Le but, instrumentaliser les croyances de ses victimes pour obtenir des faveurs sexuelles et leur extorquer de l’argent.

Parmi toutes ces victimes, certaines femmes ont été abordées par l’homme de 34 ans, tandis que certaines sont venues d’elles-mêmes pour solliciter ses services rituels pour régler certaines situations de vie, comme soulager un pied douloureux, remettre un enfant sur le droit chemin, tomber enceinte, ou encore sauver un mariage. 

Le mis en cause, lui, invoque un «complot» de toutes ces femmes, qui se seraient liguées contre lui : «Tout ça c'est de la politique, ces femmes complotent contre moi», a-t-il clamé dans des propos relayés par l’AFP.

En plus des sept victimes de viols, Ali S. est également poursuivi dans le cadre d’une enquête pour une agression sexuelle et une tentative de viol sur deux autres femmes, entre 2018 et 2020.

Celui qui dit avoir fui le Mali en 2014 après l’assassinat de son père par les jihadistes encourt 15 ans de réclusion criminelle.

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