En direct
A suivre

JO 2024 : la Seine dans un état «alarmant» à cause de deux bactéries à l’origine d’une contamination fécale, alerte une ONG

Sur un total de 14 mesures prises sous les ponts Alexandre-III et de l'Alma, treize se sont révélées «au-dessus voire très largement au-dessus» des seuils recommandés pour la baignade. [MIGUEL MEDINA/AFP]

À trois mois des JO 2024, l’ONG Surfrider Foundation a relayé ce lundi une étude bactériologique inquiétante sur l’état des eaux de la Seine, théâtre de futures épreuves olympiques. Elle met en avant une sur-représentation de deux bactéries témoignant d’une contamination fécale.

Un fleuve pollué dont l’usage pour les JO est vivement critiqué. À un peu plus de 100 jours de l’ouverture des JO de Paris, l’ONG Surfrider Foudation a alerté ce lundi sur l’état «alarmant» des eaux de la Seine. 

Sur un total de 14 mesures prises entre fin septembre 2023 et fin mars 2024 sous les ponts Alexandre-III et de l'Alma, où se dérouleront les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août) et de natation marathon (8 et 9 août), treize se sont révélées «au-dessus voire très largement au-dessus» des seuils recommandés pour la baignade.

Les analyses effectuées par Surfrider, le laboratoire Eau de Paris et Analy-Co, «réalisées de façon aléatoire et avec un calendrier prédéfini afin de s'affranchir des conditions météorologiques (pluie, soleil, inondation...)», ont démontré que les eaux de la Seine ont été majoritairement impropres à la baignade lors des six derniers mois.

Ces dernières ont témoigné d’une forte concentration de deux bactéries indicatrices de contamination fécale, à savoir Escherichia coli et enterocoques. Alors que le taux limite fixée par la directive européenne «baignade» est de 1.000 unités formant colonie (ufc)/100 ml en E. coli et 400 ufc/100 ml en entérocoques, les concentrations en E.coli relevées par l’ONG étaient régulièrement supérieures à 2.000 ufc/100 ml et celles en entérocoques à 500 ufc/100 ml.

D'autres analyses relayées il y a quelques mois par la mairie de Paris avaient déjà montré qu'entre juin et septembre 2023, aucun des 14 points de prélèvement parisiens de l'eau n'avait atteint un niveau de qualité suffisant au regard des directives européennes.

La préfecture de la région d’Ile-de-France se défend

Face à cette étude alarmante, la préfecture de région d’Ile-de-France a tenu à rassurer les Français et les observateurs internationaux en apportant des données explicatives sur ces mauvais résultats bactériologiques via un communiqué.

«Les tests de cette ONG ont été réalisés entre le 28 septembre et le 28 mars. Pendant cette période, les usines ne sont pas en fonctionnement pour traiter les bactéries E. coli/Entérocoque», a estimé Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris, sur Franceinfo.

L’autre aspect important pouvant expliquer la portée de cette étude a été les fortes précipitations observées en région parisienne au premier trimestre, près du double par rapport à l’an dernier, facilitant ainsi la dégradation de la qualité de l’eau. Cette problématique devrait disparaître à l'approche de l'été et du lancement des JO 2024, faisant ainsi baisser le niveau de bactéries dans la Seine au moment des épreuves.

Le texte publié ce lundi a précisé que «les ouvrages structurants du plan Baignade qui améliorent le fonctionnement du réseau d’assainissement par temps de pluie seront mis en service en avril et en mai». Le plan Baignade doit permettre «d’atteindre les 75 % de pollution bactériologique identifiée abattue» quand il sera entièrement déployé dans les semaines à venir. 

L'association réclame plus d'accessibilité à la seine

Face à ces résultats «alarmants», Surfrider a fait part de ses «inquiétudes croissantes quant à la qualité des eaux de la Seine». L’ONG a souligné les «risques» encourus pour les athlètes, et plus globalement pour les Franciliens, «à évoluer dans une eau contaminée».

Dénonçant un «manque de visibilité» et de communication des autorités publiques, Surfrider Foudation a renouvelé son souhait de pouvoir accéder aux lieux des épreuves «avant et pendant» toute la durée des JO afin d’y effectuer plus de tests.

Les épreuves de triathlon et de natation marathon pourraient également voir leur tenue dans les eaux de la Seine être menacée en cas de fortes précipitations puisque ces dernières rejetteraient ainsi dans le lit du fleuve des eaux usées mélangées aux eaux pluviales.

Pour rappel, la répétition générale de l'épreuve de natation en eau libre avait dû être annulée début août 2023 à cause de seuils de qualité d’eau largement dépassés.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités