En direct
A suivre

Attaque du RER D : six mois ferme requis

Un policier marche devant l'entrée de la gare de Grigny (Essonne), le 19 mars 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives] Un policier marche devant l'entrée de la gare de Grigny (Essonne), le 19 mars 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]

Une peine de 30 mois de prison, dont 24 avec sursis, a été requise mercredi devant la cour d'appel de Paris à l'encontre d'un jeune homme de 18 ans relaxé en première instance dans l'affaire de l'attaque d'un RER à Grigny (Essonne).

Le 19 avril, le tribunal correctionnel d'Évry avait relaxé, au bénéfice du doute, ce jeune homme mis en cause dans l'attaque d'un RER D le 16 mars vers 22H50, par une vingtaine de jeunes gens qui avaient tiré le signal d'alarme avant de dépouiller les voyageurs. Certains passagers avaient également reçu des coups.

Le parquet d'Evry avait fait appel.

Comme il l'avait fait en première instance, le jeune homme a répété qu'il se trouvait à un concert le soir des faits. Mais il avait refusé dire avec qui. Il a affirmé qu'il n'avait "pas besoin de (ses) copains" pour attester sa présence à ce concert de rap.

A la barre, le prévenu a assuré que le policier qui a affirmé le reconnaître "s'est vraiment trompé", soulignant que lors de la perquisition à son domicile, aucun des vêtements décrits par le fonctionnaire n'avait été retrouvé.

Son avocat, Me Raoul Briolin père, a fait part à la cour de son impression que l'on veut "à tout prix" impliquer son client "dans une affaire dans laquelle il n'a rien à voir", saluant le "travail scrupuleux" du tribunal d'Evry.

Les premiers juges avaient visionné sur grand écran les images de la vidéo-surveillance sur laquelle "on ne voit rien", a plaidé l'avocat, "si ce n'est des jeunes sur le quai d'une gare".

La cour a mis son arrêt en délibéré le 23 octobre.

Cette affaire, parfois présentée dans les médias comme un retour au temps des attaques de diligences, avait suscité de nombreuses réactions politiques.

"Quand la politique entre dans le prétoire, la justice en sort", a déclaré Me Briolin en marge de l'audience, estimant que lors des interpellations, on a "peut-être tapé à côté de la plaque".

Manuel Valls avait "couvert l'Essonne de bleu", a estimé l'avocat, se référant au déploiement de près de 200 policiers lors de la vague d'interpellations le 27 mars. Le ministre de l'Intérieur s'était rendu à Evry, ville dont il a été maire, saluer le travail des policiers.

Au final, "beaucoup d'énergie dépensée pour un résultat ridicule", a ajouté Me Briolin.

Le 11 juin, le tribunal pour enfants d'Evry avait prononcé des peines allant jusqu'à 10 mois de prison avec sursis contre les adolescents pour leur participation à l'attaque du 16 mars et à deux autres faits du même acabit, mais de moindre ampleur, les 13 et 15 mars.

Cinq jeunes avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis dont trois à 10 mois, les autres avaient reçu des avertissements solennels, une mesure de protection judiciaire ou 70 heures de travaux d'intérêt général. Un seul prévenu parmi les onze jeunes âgés de 15 à 17 ans avait été relaxé et le parquet n'avait pas fait appel de cette relaxe.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités