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Des anti-mariage gay s'invitent au défilé du 14 juillet

Le président François Hollande, lors du défilé aux Champs-Elysées, le 14 juillet 2013 [Miguel Medina / AFP] Le président François Hollande, lors du défilé aux Champs-Elysées, le 14 juillet 2013 [Miguel Medina / AFP]

Les plus résolus des opposants au mariage homosexuel ne désarment pas, s'invitant au défilé du 14 juillet dimanche, près de deux mois après l'entrée en vigueur de la loi Taubira.

Lorsque François Hollande a descendu l'avenue des Champs-Élysées, debout dans un véhicule de commandement, escorté par les cavaliers de la Garde républicaine, il a été sifflé et hué sur une partie du parcours.

Alors que la cote de popularité du chef de l’État est à un niveau très bas, certains spectateurs ont aussi scandé "Hollande, dictateur", selon une vidéo de lexpress.fr.

"On ne lâche rien. C'est un terrible mécontentement, on n'a jamais eu un président de la République aussi mauvais et avec une équipe de bras cassés", a expliqué Régis, 50 ans, chef d'entreprise, vêtement de La Manif pour Tous autour du cou, venu huer le président. "Très attaché à la défense de la France", il regrette aussi les restrictions budgétaires imposées à l'armée.

"On veut faire entendre notre combat pour la famille et le droit des enfants à avoir un père et une mère", renchérit Gabrielle, 35 ans, bibliothécaire, domiciliée à Gentilly (Val-de-Marne).

Le mouvement de La Manif pour Tous avait pourtant indiqué qu'il n'appelait à aucune action "par respect pour l'armée française". Mais les ultras s'étaient donné rendez-vous sur Twitter. Dans la foule, plusieurs expliquaient avoir déjà été en garde à vue pour des actions contre le mariage homosexuel.

Avant le défilé, au niveau du Grand Palais, une quinzaine de militants arborant des drapeaux ou des bracelets roses de La Manif pour Tous avaient été interpellés pour des contrôles d'identité.

D'autres, qui souhaitaient se faire "discrets", étaient venus sans signes distinctifs visibles du mouvement, alors que le défilé était encadré par un important déploiement des forces de l'ordre.

L'"agonie" des anti

Malgré tout, six personnes placées derrière une barrière ont réussi à déployer une banderole sur laquelle étaient dessinés un homme, une femme et des enfants se tenant par la main, imitant le logo de La Manif pour Tous, selon plusieurs témoins. Et, en fin de défilé, une banderole du Printemps français, nébuleuse d'opposants particulièrement résolus, a été lâchée dans les airs portée par une myriade de ballons.

La loi, "elle est là, elle est votée, elle est appliquée déjà", a souligné la garde des Sceaux Christiane Taubira, dénonçant "un incivisme qui se complait sur lui-même, qui se vautre dans la satisfaction de sa propre contemplation, qui s'enlise dans une protestation dont peut-être lui seul connaît l'issue".

"Ce n'est pas quelques grincheux qui gâcheront cette belle fête nationale", a estimé de son côté le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup de personnes étaient indignées par la manifestation des anti-mariage: "Seuls les drapeaux français devraient flotter! Pas ceux de la #manifpourtous! Quelle honte!!!" ou "Les huées et les sifflets des militants de la #manifpourtous lors du défilé du 14 juillet démontrent l'agonie de ce mouvement".

Malgré le vote de la loi et les premiers mariages, les plus virulents des anti-mariage gay continuent leurs actions en ciblant des événements médiatiques. Depuis le début du Tour de France, ils s'affichent sur les routes de la course avec drapeaux et banderoles pour rappeler leur opposition à la loi, mais aussi à la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA).

"Loi Taubira, PMA, GPA, gender, c'est non! Le Vaucluse ne lâchera jamais, jamais, jamais", pouvait-on lire dimanche au passage des cyclistes, alors qu'à d'autres endroits avait été peint sur l'itinéraire le logo de La Manif pour Tous.

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