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Attaque du RER D : le procès s'est ouvert à huis clos

La station de RER de Grigny (Essonne), le 19 mars 2013, trois jours après une attaque de passagers par des adolescents [Martin Bureau / AFP/Archives] La station de RER de Grigny (Essonne), le 19 mars 2013, trois jours après une attaque de passagers par des adolescents [Martin Bureau / AFP/Archives]

Le procès de onze adolescents, jugés pour leur participation présumée à une série d'attaques du RER D en gare de Grigny (Essonne) qui avaient suscité une vive émotion dans l'opinion, s'est ouvert lundi à huis clos devant le tribunal pour enfants d'Évry.

Agés de 15 à 17 ans, la plupart sont poursuivis pour l'attaque du RER du 16 mars, parfois décrite dans les médias comme une "attaque de diligence".

Celle-ci n'avait fait que des blessés légers. Elle avait pourtant soulevé une vaste polémique sur l'insécurité dans les transports en Ile-de-France, généré nombre de réactions politiques et provoqué deux déplacements de Manuel Valls, longtemps élu de la circonscription voisine d'Evry également desservie par le RER D.

Certains jeunes devront répondre de deux autres attaques de moindre ampleur commises les 13 et 15 mars.

Selon la police et la justice, les mis en cause sont tous plus ou moins affiliés à un groupe originaire de Grigny 2, identifié comme la Mafia Grigny Danger (MGD). Cette petite bande au périmètre mouvant rassemblait entre 20 et 25 adolescents unis par des solidarités de quartier mais sans but précis, aimant s'afficher sur les réseaux sociaux ou blogs.

Les onze jeunes hommes jugés à Evry, dont trois ont moins de 16 ans, avaient été mis en examen le 29 mars. Ils sont poursuivis pour des faits de vols aggravés et d'associations de malfaiteurs. Quelques-uns le sont également pour recel.

Lundi matin, ces jeunes sont rentrés dans le calme, parfois accompagnés de leurs parents et de leurs éducateurs, dans la salle des assises du tribunal réquisitionnée pour l'occasion en raison du grand nombre de prévenus et fermée au regard des curieux.

Le ministre de l'Interieur Manuel Valls dans le RER D, le 19 mars 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Le ministre de l'Interieur Manuel Valls dans le RER D, le 19 mars 2013
 

Un d'entre eux avait été placé en centre éducatif fermé (CEF), deux dans un centre éducatif renforcé (CER), quatre dans des foyers, et quatre sont hébergés dans leur famille, hors du département.

Peu avant 23H00 le samedi 16 mars, une vingtaine de jeunes gens aux visages dissimulés derrière des écharpes ou des capuches avaient pris d'assaut, à la gare de Grigny, plusieurs rames d'un RER D en provenance de Paris.

 

Faits contestés

Ils avaient rançonné les passagers, contraints de leur remettre téléphones portables, portefeuilles et sacs à main. Certains avaient été frappés, mais il n'y avait pas eu de blessé grave.

Présent lundi matin à l'audience, Guillaume, 25 ans, l'un des passagers agressés, a raconté avoir été frappé au visage avant de se faire subtiliser son téléphone. L'épisode n'avait duré que quelques secondes.

Seuls deux avocats pour les parties civiles étaient présents à l'ouverture du procès.

Après une importante opération menée le 27 mars dans le quartier sensible de Grigny 2, la police avait interpellé 16 personnes de 14 à 18 ans, dont 13 mineurs. Au total, 19 avaient été placées en garde à vue dans cette affaire. Sept avaient été remises en liberté.

Parmi les 12 jeunes mis en cause, un seul est majeur. Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d'Évry le 19 avril, le jeune homme, qui affirmait avoir passé la soirée à un concert, avait été relaxé. Le parquet a fait appel de cette décision.

La gare de Grigny desservie par le RER D, le 19 mars 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]
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La gare de Grigny desservie par le RER D, le 19 mars 2013
 

La vidéo filmée par les caméras de la gare ne permettait pas de le reconnaître avec certitude, avait estimé le tribunal.

Lors de ce procès qui doit durer jusqu'à mardi soir, le visionnage des bandes vidéo devrait à nouveau aider le tribunal à déterminer les responsabilités des uns et des autres alors que plusieurs jeunes contestent leur présence sur les lieux au moment des faits, ont indiqué des avocats de la défense qui se sont ensuite murés dans un prudent silence.

Avant l'audience, Me Arnaud Simonard, l'un des avocats d'un des mis en cause qui conteste les faits, a déploré "une enquête faite avec une grande précipitation sous la pression du ministre de l'Intérieur".

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