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L’union civile défendue par Frigide Barjot divise son camp

Frigide Barjot, tête d'affiche de la Manif pour tous, le 4 avril 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

Depuis l'adoption du projet de loi sur le mariage gay à l'Assemblée nationale, Frigide Barjot défend un projet d’union civile pour les couples homosexuels. Une alternative au mariage pour tous qui divise dans son propre camp.

Cette proposition remonte à octobre 2012. Lancée par le député UMP Daniel Fasquelle, cette union civile a pour but, selon le parlementaire, de « sortir du choix binaire pour ou contre le mariage homosexuel.» Cette alliance civile donnerait les mêmes droits que le mariage mais sans le volet lié à l’adoption. Une alternative censée faire l'objet d'un compromis.

Frigide Barjot a repris l’idée de Daniel Fasquelle pour en faire son nouveau cheval de bataille. Elle se positionne, sur les différents plateaux télé et dans les manifestations, en faveur du Contrat d’Union Civile Solidaire (CUCS). Dans son initiative, elle est soutenue par certains mouvements emblématiques de la Manif pour tous tels que Plus gay sans mariage ou Homovox.

Dans une pétition lancée peu avant les manifestations du 5 mai, les associations expliquent, en s’adressant directement à François Hollande, que cette alternative permettrait de « retrouver la paix sociale et une démocratie normalisée». Dans un récent sondage de l’Ifop pour Valeurs Actuelles, 54% des Français s’étaient montrés favorables à cette union civile en lieu et place du mariage pour tous adopté il y a peu. Dans ce nouveau combat, Frigide Barjot, peut se prévaloir de l’appui de différents élus UMP dont Hervé Mariton.

 

"Loi Taubira, union civile, même dégats"

Mais tout le monde n’est pas de cet avis au sein de la fronde anti-mariage pour tous. Et peu à peu, alors que son influence dans les manifestations demeurait prédominante, Frigide Barjot commence à en faire les frais. Pour preuve, dimanche à Lyon, vantant la solution d’union civile, elle a dû quitter l’estrade sous les huées de certains groupes de manifestants. Les banderoles « loi Taubira, union civile, mêmes dégâts » apparues place Bellecour ne laissent la place à aucune interprétation.

Pour Alliance Vita, dont le délégué général Tugdual Derville est porte-parole de la Manif pour tous, la mesure finirait par aboutir, à un moment ou à un autre, à la filiation. De plus, créer un contrat réservé exclusivement aux homosexuels serait stigmatisant et pourrait être perçu comme un marchandage pour les deux camps, déclare t-on chez Alliance Vita où l'on mise davantage sur le mouvement des "veilleurs".

A dix jours de la réponse du Conseil constitutionnel, saisi par l’UMP à l’issu de l’adoption du texte de loi, nul doute que les débats resteront très vifs. Reste à savoir si ces divisions naissantes auront un impact sur la mobilisation lors de la grande manifestation prévue le 26 mai. D'où la recherche à tout prix d'un commun dénominateur par Frigide Barjot.

 

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