Une BD revient sur la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, survenue il y a dix ans. Au-delà du document que celle-ci représente, la tension qu'elle instaure en fait une oeuvre à ne pas rater.
Le 11 mars 2011, un tremblement de terre de 9,1 sur l'échelle de Richter, suvi d'un tsunami, secouait le Japon. La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi se retrouvait alors submergée, occasionnant une successions de catastrophes, dont l'irradiation de toute une région. Au niveau politique, les conséquences allaient également être lourdes, forçant le Premier ministre Naoto Kan à démissionner.
L'épaisse bande dessinée scénarisée par Bertrand Galic («Violette Morris - à abattre par tous les moyens», «Les voyages de Gulliver - De Laputa au Japon») revient sur la catastrophe nucléaire et les cinq premiers jours qui l'ont suivie.
© Roger Vidal / Bertrand Galic / Glénat
Ces cinq jours ne seront qu'une succession d'heures où quelques hommes et femmes tentèrent de jouer contre la montre pour éviter le pire. Au final, les scénarios de l'enfer ont vu le jour dont la fusion des cœurs perçant leur cuve, les explosions de quatre réacteurs, la diffusion possible d'un panache radioactif.
© Roger Vidal / Bertrand Galic / Glénat
Eclairée par une documentation solide, claire et didactique, cette bande dessinée se lit d'une traite comme un scénario digne de «24 heures chrono», grâce notamment au trait dynamique et précis du jeune dessinateur espagnol Roger Vidal («Yeux gris»).
Malheureusement réel, cet accident dit tout du danger du nucléaire quand cet ouvrage met à jour quelques zones d'ombres qui planent encore au-dessus de la gestion de la crise. A lire pour se souvenir, mieux comprendre ce qui s'est passé en mars 2011, et rendre hommage à l'exceptionnel courage de la cinquantaine de personnes qui se sont sacrifiées pour endiguer le fléau.
Fukushima, chronique d'un accident sans fin, de Bertrand Galic et Roger Vidal, éd. Glénat, 128 p., 18,50€.