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Alexandra Lamy : "Je ne suis pas dans la vanne"

La comédienne Alexandra Lamy La comédienne Alexandra Lamy[VALERY HACHE / AFP]

Alexandra Lamy monte seule sur scène dans La Vénus au Phacochère. Un exercice pour lequel elle interprète trois personnages dont la célèbre Misia, muse et intellectuelle de la Belle époque. 

Pourquoi avoir choisi de remonter sur scène en solo ?

Ce n’était pas prémédité. L’idée d’être seule en scène me trottait dans la tête depuis un moment. En 2003 dans Théorbe de Christophe Siméon, auteur de La Vénus au Phacochère, j’avais joué plusieurs scènes seule. L’exercice m’a plu. En même temps, je ne suis pas une comédienne de one man show. J’aime jouer avec l’œil de l’autre, donc c’est troublant. C’est un gros challenge.

D’autant plus que vous multipliez les difficultés et interprétez trois personnages…

Je joue trois personnages qui se croisent. Misia Natanson, une muse de la Belle époque, une grande pianiste entourée de Mallarmé, Toulouse Lautrec, Renoir, une intellectuelle au flair exceptionnel, une femme indépendante et forte qui se retrouve partagée entre son mari un homme d’idée et un homme riche qui décide de l’acheter. J’interprète également son mari Thadée Natanson, directeur de la revue littéraire La Revue Blanche ainsi que Geai Simson, une sorte de Coco Chanel de l’époque.

Comment avez-vous travaillé ces rôles ? 

Sans artifice. J’ai un seul costume, je ne sors jamais de scène. Je passe d’un personnage à l’autre en plein dialogue. Comme je ne suis pas imitatrice, ce qui m’aurait aidé pour le rôle, nous avons travaillé pour trouver les codes de chaque personnage et ça marche.

Avez-vous demandé des conseils à votre petite sœur Audrey Lamy, comédienne de one man show ?

Avec La Vénus au Phacochère, je ne suis pas dans la vanne, le sketch, comme peu le faire Audrey à la manière de Florence Foresti. Et en même temps pour l’avoir observée lors de ses tournées je m’en suis nourrie.

Que dit la pièce de la Belle époque?

On a essayé de rendre compte de cette période foisonnante au niveau culturel, artistique, scientifique. La pièce s’interroge aussi sur la place de la femme. Elle démarre sur la publication d’un article immonde de Strinberg sur les femmes dans la Revue Blanche.

Vous ne délaissez pas pour autant le cinéma. Où en êtes-vous de votre projet de film Le Camisard ?

Le scénario est à présent entre les mains de Jean Claude Carrière. Selon moi tout se joue sur le scénario. Il faut que ce soit exactement ce que j’ai envie de dire avec ce film là. Même si je ne fais pas un film pour les spécialistes du XVIIIe siècle, ce que Le Camisard raconte touche à des sujets cruciaux: la laïcité, la religion, le fanatisme. Des sujets difficiles à raconter, donc cela met du temps.

Tournerez-vous ce film ? 

C’est difficile pour moi de laisser cette histoire à quelqu’un d’autre. Je les connais tellement par cœur ces camisards. Cette histoire ne peut sortir que de moi. Après c’est mon métier, j’ai tourné dans pas mal de film. Il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas et puis en plus j’aime la technique.  Ce n’est pas comme si d’un coup je voulais devenir peintre. On peut être parfois maladroit dans la réalisation, a fortiori pour un premier film, le principal c’est de savoir ce que l’on raconte. 

Dirigerez-vous votre mari, Jean Dujardin ? 

Oui. Ce sera la première fois. En même temps on s’est connu dans le travail, donc ça ne devrait pas complètement changer. Cependant, j’aurais le statut de réalisatrice donc il faudra que je puisse dire les choses et que chacun ait sa place.

Infos pratiques : La Vénus au Phacochère, jusqu’au 16 février, Théâtre de l’Atelier, 1, pl. Charles Dullin, Paris 18e (01 46 06 49 24).

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