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Syrie : les rebelles sonnent le glas de la mission du médiateur

Les rebelles en Syrie ont sonné le glas de la mission du médiateur international Lakhdar Brahimi estimant qu'elle était vouée à l'échec en raison de la poursuite des violences et du blocage au Conseil de sécurité.

"Nous sommes convaincus qu'il (M. Brahimi) va échouer parce que la communauté internationale ne veut pas en réalité aider le peuple syrien", a affirmé dimanche le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle à Alep, métropole du nord secouée par une bataille acharnée depuis près de deux mois.

Dans cette deuxième ville du pays, les combats ont repris dans la nuit de dimanche à lundi dans le quartier stratégique du Midane (centre), les rebelles s'y infiltrant de nouveau après l'annonce de sa reprise par l'armée, selon des habitants.

Avec 27.000 morts en de conflit, des dizaines de milliers de réfugiés et de terribles destructions à travers le pays, aucun signe ne laisse entrevoir un règlement au conflit sanglant à court terme.

L'émissaire Brahimi, qui a quitté la Syrie dimanche, avait d'ailleurs reconnu lors de sa visite de quatre jours qu'il n'avait "pas de plan", prévenant que la crise "s'aggravait" et représentait une "menace" pour le monde entier.

Le blocage est d'autant plus persistant avec un pouvoir qui ne reconnaît pas la contestation dans le pays et affirme combattre des "groupes terroristes", et des rebelles affirmant dimanche que ce régime ne pouvait être renversé "que par la force".

Les insurgés, dont des dirigeants se sont entretenus via Skype avec M. Brahimi, affirment avoir pris les armes pour défendre la population civile contre la répression sanglante de la révolte au départ pacifique contre Bachar al-Assad.

La communauté internationale, paralysée par ses divisions, ne parvient pas à sanctionner le régime, en raison notamment du veto de la Russie et de la Chine à toute résolution condamnant la répression. Les pays occidentaux, certains pays arabes et la Turquie réclament le départ du président syrien.

L'Iran, autre allié de Damas, a reconnu publiquement pour la première fois la présence en Syrie et au Liban voisin de membres des Gardiens de la révolution, garde prétorienne du régime iranien, assurant qu'il s'agissait de "conseillers" et non d'une présence militaire.

Rentrée scolaire perturbée

Les violences ont repris de plus belle dimanche, faisant comme chaque jour des dizaines de morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Alep, 22 personnes ont trouvé la mort dimanche, dont 11 lors d'un bombardement de l'armée sur la quartier oriental de Chaar.

Lundi, selon des militants, l'armée syrienne bombardait violemment Qadam, Aassali et Hajar al-Aswad, quartiers rebelles de Damas. Sur cet autre front du conflit, les insurgés, faiblement équipés, continuent de défier la puissance de feu des troupes du régime.

En dépit des violences, les médias officiels ont annoncé la rentrée de "plus de 5 millions d'élèves et de 385.000 instituteurs et employés". Selon l'Unicef toutefois, plus de 2.000 établissements scolaires ont été détruits ou endommagés durant les 18 mois de conflit et des centaines sont utilisés pour héberger des déplacés.

"Je n'ai pas envoyé mes deux enfants à l'école, tout simplement parce que les écoles sont fermées dans le quartier", s'est plaint un chauffeur de taxi à Tadamoun, quartier du sud de Damas régulièrement bombardé.

A Alep, dont plusieurs quartiers ont été dévastés, aucune école n'a fonctionné.

Le pape appelle au "silence des armes"

Au dernier jour de sa visite au Liban voisin, le pape Benoît XVI a appelé à des "solutions viables" en Syrie. "Puisse Dieu concéder à votre pays, à la Syrie et au Moyen-Orient le don de la paix des coeurs, le silence des armes et l'arrêt de toute violence", a-t-il dit. "J'en appelle aux pays arabes afin qu'en frères, ils proposent des solutions viables qui respectent la dignité de chaque personne humaine, ses droits et sa religion", a-t-il ajouté.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a d'ailleurs accusé dimanche la Turquie voisine d'autoriser des "milliers de terroristes du réseau d'Al-Qaïda" à entrer en Syrie pour y semer le chaos, dans des messages au secrétaire général de l'ONU et au président du Conseil de sécurité.

La Turquie, qui a rompu avec la Syrie, abrite quelque 80.000 réfugiés syriens, non sans difficulté.

 

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