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Le chef du Hezbollah appelle la nation islamique à se mobiliser

Le chef du Hezbollah libanais a appelé toute la nation islamique à se mobiliser en réaction à un film injurieux à l'égard de l'islam alors que des manifestations anti-américaines ont gagné lundi l'Indonésie et l'Afghanistan et fait deux morts au Pakistan.

"Il ne s'agit pas d'un mouvement passager ou d'un défoulement mais du début d'une mobilisation sérieuse qui doit se poursuivre à travers toute la nation islamique pour défendre le Prophète" Mahomet, a lancé Hassan Nasrallah, qui a fait une rare apparition en public lors d'un rassemblement monstre à Beyrouth.

"Les Etats-Unis doivent comprendre que la diffusion de l'intégralité du film aura dans le monde des répercussions dangereuses, voire très dangereuses", a poursuivi le chef du parti chiite.

Il faisait allusion au long-métrage caricatural et de faible qualité cinématographique "L'innocence des musulmans (Innocence of Muslims) produit aux Etats-Unis, dont un extrait de 14 minutes a été mis en ligne sur You Tube.

La famille de Nakoula Basseley Nakoula, le producteur du film islamophobe, a été emmenée lundi hors de la banlieue sud de Los Angeles par la police vers un lieu inconnu pour rejoindre ce dernier, disparu depuis samedi, et se cacher, ont annoncé les forces de l'ordre.

Un imam salafiste égyptien a lancé une fatwa appelant à tuer tous les protagonistes du film, a annoncé lundi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Au Pakistan, où You Tube a été bloqué, une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'un échange de tirs entre la police et des manifestants dans la ville de Warai, près de la frontière afghane, a indiqué à l'AFP Mohammad Irshad, un haut responsable local.

Des manifestants ont incendié un commissariat, un club de journalistes, la maison d'un magistrat et trois voitures. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de semonce pour tenter de disperser la foule, mais un manifestant a ouvert le feu sur les forces de l'ordre qui ont répliqué, selon ce responsable. Les autorités hospitalières ont aussi confirmé le décès lundi d'un manifestant blessé par balle la veille lors de manifestations près du consulat américain à Karachi (sud), la capitale économique pakistanaise.

La police a renforcé la sécurité à proximité du consulat américain de cette ville, théâtre de nouveaux heurts lundi entre policiers et manifestants.

L'Afghanistan, en proie à l'insurrection talibane, et l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé de la planète, ont connu lundi leurs premières violences depuis le début des protestations il y a une semaine.

A Kaboul, des hommes armés se trouvant parmi les manifestants ont ouvert le feu pendant une manifestation. La police a décidé de ne pas riposter pour ne pas exciter davantage les protestataires, et 40 à 50 policiers ont été blessés selon le chef de la police Mohammad Ayoub Salangi.

La mobilisation a mis du temps à se radicaliser en Afghanistan, où les insultes proférées contre l'islam sont généralement prises très au sérieux.

Les multiples appels au calme des autorités politiques et religieuses ont vraisemblablement permis de stabiliser une situation potentiellement explosive. Des émeutes après que des exemplaires du Coran eurent été brûlés sur une base américaine avaient fait 40 morts en février.

Esclave du diable

A Jakarta, quelque 700 personnes rassemblées devant l'ambassade des Etats-Unis, dont de nombreux sympathisants de groupes extrémistes, ont lancé des cocktails molotov et hurlé des slogans anti-américains, alors que la police répondait avec des canons à eau et des tirs de sommation.

Sanaa, la capitale du Yémen, a connu de nouvelles marches, cette fois-ci pacifiques. "Dégage, esclave du diable", ont crié des centaines d'étudiants à l'intention de l'ambassadeur américain.

Lors de son apparition surprise, pour son premier discours en public depuis 2008, le chef du Hezbollah a réclamé une "résolution internationale et des lois nationales criminalisant toute atteinte aux religions monothéistes" devant des dizaines de milliers de partisans en délire.

Le Pakistan a bloqué l'accès au site de visionnage de vidéos Youtube, après le refus du site de retirer le film jugé blasphématoire, comme demandé par le gouvernement.

Toute tentative de connexion se heurte désormais à un message indiquant que le site a été bloqué pour cause de "contenu indécent" sur ordre de la direction pakistanaise des Télécommunications.

Le Parquet général russe a annoncé lundi son intention de faire interdire le film en Russie en l'inscrivant sur la liste des oeuvres extrémistes.

Google, propriétaire de You tube, a de son côté commencé à interdire l'accès à "Innocence of muslims" en Malaisie, après que l'autorité de régulation d'internet a déposé une plainte à ce sujet.

Dix-neuf personnes, dont l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, sont mortes au total dans le monde dans les violences liées à ce film tourné il y a plus d'un an aux Etats-Unis.

Le président américain Barack Obama a contacté ce week-end ses chefs de mission en Libye, en Tunisie, au Yémen et au Soudan, pour "faire savoir aux diplomates qu'il pensait à eux, que leur sécurité restait l'une de ses priorités", selon la Maison Blanche.

De son côté, le département d'Etat américain s'est refusé à qualifier "d'acte terroriste" l'attaque du 11 septembre menée contre son consulat à Benghazi et au cours de laquelle son ambassadeur en Libye et trois autres Américains avaient perdu la vie.

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