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Karabatic et 16 personnes entendus par la police

L'icône du handball français Nikola et 16 autres personnes ont été interpellées dimanche par la police, dans le cadre de l'affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs entre son club de Montpellier et Cesson-Sévigné le 12 mai, a-t-on appris de source policière.

Toutes devraient être interrogées sur la rencontre entre Montpellier et Cesson-Sévigné le 12 mai, remporté par la seconde équipe alors que le club héraultais était déjà sacré champion de France, et sur laquelle avait été enregistré un montant anormal de paris.

Selon l'avocat Jean-Yves Lienard, qui défend un des joueurs interpellés, ceux-ci vont "très probablement" reconnaître avoir parié, ce qui leur est interdit, mais réfutent toute tricherie.

Parmi ces personnes interpellées notamment à Paris et Montpellier, figurent sept joueurs du club héraultais, figure de proue du handball français depuis 15 ans, dont les frères Karabatic, le kinésithérapeute de l'équipe, et deux anciens du club évoluant aujourd'hui à Paris, a précisé la source.

Les autres interpellés sont des personnes de l'entourage des joueurs, dont deux compagnes, ainsi que des personnes en charge de la distribution de produits de la Française des Jeux, a-t-on précisé.

Selon Me Lienard, avocat du gardien français Michaël Robin, "les joueurs vont très probablement reconnaître des choses sur le volet paris sportifs de cette affaire". "Leur déontologie sportive leur interdit de faire des paris. Ils l'ont fait, ils on eu tort et s'en expliqueront", a-t-il affirmé, précisant toutefois qu'ils n'ont "en aucun cas laissé filer le match".

Toujours selon cet avocat, les personnes interpellées à Paris vont être transférées "mardi à Montpellier", à l'exception de la compagne d'un joueur qui, auditionnée dès dimanche matin, devrait quant à elle être transférée "lundi en fin de journée".

Les gardes à vue pourraient "être prolongées", a affirmé devant la presse Me Franck Nicolleau, avocat de Dragan Gajic et Primoz Prost, deux joueurs slovènes de Montpellier. A l'issue de leur audition, ces personnes pourront être relâchées sans poursuite ou éventuellement présentées à un juge pour une possible mise en examen.

Des policiers, qui agissent dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction de Montpellier, s'étaient rendus aux vestiaires à la fin du match de Championnat de France perdu par Montpellier contre le PSG (38-24) dimanche à Paris pour interroger les joueurs, a indiqué une source proche des joueurs.

Un journaliste de l'AFP a ensuite constaté que les policiers avaient embarqué dans leurs véhicules aux sirènes hurlantes Nikola Karabatic, double champion olympique et double champion du monde en titre, et quatre autres membres de son équipe, le Tunisien Wissem Hmam, le gardien français Michaël Robin, et les Slovènes Dragan Gajic et Primoz Prost, ainsi que leur kinésithérapeute Yann Montiège.

80.000 euros de paris

Le convoi de véhicules aux vitres teintées est arrivé peu après vers 18H45 rue des Trois Fontanots à Nanterre, où se trouvent les locaux du service central des courses et jeux, dans une annexe du ministère de l'Intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP. A minuit, ils se trouvaient toujours dans le bâtiment.

Selon la source policière, les autres joueurs que la police entend questionner sont Luka Karabatic (frère cadet de Nikola), le Slovène Vid Kavticnik, et deux joueurs portant désormais les couleurs du Paris-SG mais qui jouaient jusqu'à la saison passée à Montpellier: le champion olympique Samuel Honrubia et l'international serbe Mladen Bojinovic.

Les auditions des personnes interpellées ont été ordonnées par un juge d'instruction montpelliérain en charge de l'enquête sur cette rencontre, ouverte pour corruption active et passive, mais aussi pour escroquerie et recel d'escroquerie aux dépens de la Française des Jeux (FDJ).

Le procureur de la République de Montpellier doit tenir une conférence de presse lundi en milieu d'après-midi.

Les paris litigieux portaient sur le résultat du match à la mi-temps, pour lequel ont été engagés des paris anormaux dans le temps, sur le montant et sur le type de paris. Quelque 80.000 euros de paris ont été pris en quelques heures sur le résultat à la mi-temps, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Les gains des parieurs sont estimés à près de 200.000 euros.

Les noms des gagnants connus

D'ordinaire, pour un match de handball tous paris confondus, un maximum de 5000 euros sont misés, dont 80% sur la victoire et les 20% restants sur l'équipe en tête à la mi-temps et sur le score définitif.

Pour le paiement d'un gain supérieur à 500 euros pour un pari sportif, les centres de paiement de la FDJ règlent par chèque ou les détaillants font un virement sur un compte bancaire avec un RIB. Dans les deux cas, on connaît ainsi le prénom et le nom du gagnant.

L'entraîneur et le président du club, déjà entendus dans le cadre de l'information judiciaire en cours, ont refusé de s'exprimer dimanche, avant de monter dans le bus à destination de l'aéroport d'Orly. Ils tiendront une conférence de presse lundi à Montpellier.

Parmi les joueurs dans le bus, figure William Accambray, champion olympique avec l'équipe de France à Londres.

"C'est une épreuve, une épreuve pour tout le monde, les joueurs, le club de Montpellier, la Fédération et le hand en général", a déclaré aux journalistes Joël Delplanque, président de la Fédération de handball, qui juge "indispensable que cette enquête soit menée de manière la plus rapide et efficace possible pour qu'on connaisse enfin la vérité."

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