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Making a Murderer : Steven Avery piégé par un tueur en série ?

La série documentaire «Making a Murderer» passionne l'Amérique.[Capture d'écran Youtube]

Il ne se passe pratiquement pas un jour aux Etats-Unis sans qu’une nouvelle révélation à propos de la série documentaire «Making a Murderer» diffusée sur Netflix n’apparaisse dans la presse. Et l'une d’elles retient particulièrement l’attention.

Coupable ou pas coupable ? Depuis plusieurs semaines, la population américaine se passionne pour l’histoire de Steven Avery, et de son neveu Brendan Dassey, tous deux accusés d’avoir tué, mutilé et brûlé le corps d’une photographe de 25 ans, Teresa Halbach. A tel point que, même en France, «Making a murderer», dont l’objectif est d’explorer les failles du système judiciaire américain à travers l’histoire du principal accusé (Steven Avery, ndlr), suscite la curiosité des médias tant le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur.

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Alors que les témoignages de toute sorte, et les contre-enquêtes, autour de cette affaire sont légion, celui d’un policier à la retraite et ancien expert des affaires classées au FBI prénommé John Cameron se démarque. Selon lui, Steven Avery et son neveu sont innocents. Le véritable coupable serait Edward Wayne Edwards, un serial-killer soupçonné d'avoir commis plusieurs meurtres (il a été condamné pour cinq d'entre eux) mais qui s’arrangeait à chaque fois pour faire accuser des innocents.

Un multirécidiviste tapis dans l’ombre

Obnubilé par Edwards, auquel il a consacré un blog recensant toutes ses recherches, John Cameron affirme être certain de la culpabilité du serial-killer. Sur la base de quelles preuves ? Selon Cameron, en 2005, Edwards ne vivait qu’à une heure de la scène de crime. Mieux encore, l’ex-policier prétend que le mode opératoire d’Edwards est parfaitement identifiable dans le cas de Teresa Halbach. «Quand j’ai regardé 'Making a Murderer', je n’arrivais pas à croire ce que je voyais… c’était le même mode opératoire» explique John Cameron à Radaronline.

Le détective est persuadé que le tueur avait déjà identifié Steven Avery comme celui auquel il ferait porter la responsabilité du meurtre. La raison ? Il venait d'être innocenté après avoir passé 18 ans derrière les barreaux pour une agression sexuelle qu'il n'avait pas commis. Pis, Steven Avery venait de remplir une plainte dans laquelle il réclamait 36 millions de dollars de dédommagement. Edwards aurait découvert l'histoire dans la presse et décidé de le cibler personnellement. Selon lui, le serial-killer aurait attendu patiemment que Teresa Halbach sorte de la propriété d’Avery avant de l’attirer dans un coin, de la tuer avec une arme à feu, et de placer le corps de la victime dans sa propre voiture.

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«Il a fait exactement la même chose en Californie en 1955 quand il a kidnappé et tué la fille d’un docteur appelée Stéphanie Bryan», explique John Cameron. «Il a ensuite caché son corps pendant trois mois avant de l’abandonner chez un homme appelé Burton Abbott. Abbot a été accusé du meurtre, bien qu'il ait toujours clamé son innocence, affirmant qu’il avait été piégé», poursuit le détective. «Il a été exécuté quelques minutes avant que la suspension de son exécution», conclut-il.

John Cameron dispose d’une quantité incroyable d’informations sur Edwards, illustrant la faculté du tueur à commettre des crimes selon un mode opératoire particulier (usurpation d'identité, envoie de lettres anonyme à la justice pour les diriger vers sa «cible», etc.) avant de chercher à faire accuser quelqu’un d’autre. Un «jeu» morbide qui procurait beaucoup de plaisir au serial-killer affirme Cameron, celui de voir des innocents accusés de meurtres qu’il avait commis sans que la justice ne parvienne à se rendre compte de la supercherie. La personne qui sera accusée à tort représentait souvent sa première cible, explique Cameron, la victime n’étant parfois que le moyen de parvenir à ses fins.

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Officiellement, Edwards a été jugé pour cinq meurtres commis entre 1977 et 1996, y compris l’assassinat de son fils adopté dans le simple but de pouvoir toucher l’assurance-vie. Il a été condamné à mort en 2011 mais est décédé de cause naturelle quelques semaines avant son exécution. Selon John Cameron, Edwards, qui n’a jamais été inquiété par la justice avant ses 76 ans, aurait commis plus d’une centaine de meurtre durant les années précédant son arrestation. Il le soupçonne même d'être à l’origine de quelques uns des plus grands cas de meurtres non-élucidés aux Etats-Unis, et même d'être le célèbre tueur du Zodiaque.

Reste à voir si la justice américaine jugera utile de se pencher, ou pas, sur les preuves accumulées par John Cameron. Où si tout cela n’est, en définitive, qu’un simple feu de paille.

 
 

 

 

 

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