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Igor et Grichka Bogdanov : "L’homme n’est pas le fruit d’un accident cosmique"

Les frères Bogdanov[Capture d'écran Youtube]

 L’univers est né d’une information. C’est la thèse révolutionnaire que développent les frères Bogdanov dans Le visage de Dieu. Dans un langage simple, très didactique, les jumeaux nous introduisent au grand mystère de l’univers.

 

Archive – article publié le mercredi 10 juin 2010

 

Vous avez réussi à faire un livre simple sur un sujet très complexe...

Igor et Grichka Bogdanov : Nous nous sommes raconté le livre l’un à l’autre. Par un va-et-vient permanent entre nous, nous avons tenté de lever peu à peu toutes les difficultés qui pouvaient rebuter le lecteur.

 

Vous racontez cette histoire comme un roman à suspense, un thriller.

I. et G. B. : C’est d’abord une histoire d’hommes exceptionnels, qui commence au début du XXe siècle. Dans un incroyable défilé, des destins géniaux se sont croisés. Parmi ces héros, on trouve notamment le physicien américain Robert W. Wilson qui nous fait l’honneur d’une préface. C’est lui qui, tout à fait par hasard, en 1965, a découvert le rayonnement fossile, qui est l’écho de l’immense explosion originelle. Née d’un émerveillement, cette aventure a été possible d’abord grâce à des équations, puis grâce à des satellites merveilleux.

 

Le titre du livre est un peu provocant...

I. et G. B. : Oui, il paraît inspiré par la théologie, mais c’est pourtant une phrase prononcée par l’astrophysicien et cosmologiste américain George Smoot, le scientifique qui a pris la première photo de la naissance de l’univers, en 1992. Elle était tellement belle et mystérieuse qu’il n’a pas eu d’autre mot devant elle que : « C’est comme voir le visage de Dieu ». Ce qui lui a valu beaucoup d’ennuis. Pourtant, Smoot  a expliqué simplement que la cosmologie est aux confins de la physique, de la métaphysique et de la philosophie. Les frontières sont en effet floues quand on s’interroge sur les origines. Comment expliquer qu’en trois minutes l’univers ait été engendré, qu’en une fraction de seconde tout ait été là ? Dès le début, l’univers est déjà réglé, et même mieux réglé qu’aujourd’hui. La constante cosmologique, par exemple, qui accélère le développement de l’espace-temps, est réglée à 120 décimales derrière la virgule. Devant une telle précision, on se dit que le hasard ne peut exister. C’est l’opinion de Smoot : « L’homme n’est pas le fruit d’un accident cosmique ».

 

Vidéo : Les frères Bogdanov parlent de leur livre Le Visage de Dieu

 

 

Avez-vous trouvé Dieu ?

I. et G. B. : Evidemment non. Mais ce réglage millimétré de l’univers ne peut être engendré par le hasard, et c’est pourquoi nous recherchons son origine. L’univers est la marque d’un ordre très profond. Les grandes lois qui le régissent lui sont antérieures. C’est ça la grande découverte de notre temps. Planck comme Einstein affirmaient d’ailleurs que l’univers ne pouvait qu’être le résultat d’un esprit bien supérieur au nôtre.

 

Comment voyez-vous cela ?

I. et G. B. : D’après nous, il y a avant le big bang quelque chose qui peut être décrit comme de l’information. Nous proposons dans ce sens-là un modèle qui pourrait être qualifié d’informationniste. L’information en effet est non locale et intemporelle. Selon nous, la théorie matérialiste de l’univers a échoué : on sait maintenant qu’en s’enfermant dans cette croyance dans l’éternité de la matière, on n’explique rien. Il faut donc recourir à d’autres modèles. Ainsi, selon notre pensée informationniste, on peut considérer devant le développement rationnel de l’univers qu’il y avait à la base l’équivalent d’un code génétique, qu’on pourrait appeler un code cosmologique, qui serait comme un disque qu’à un moment on aurait mis dans l’appareil. Einstein disait qu’il voulait connaître la pensée de Dieu. Ce code serait un peu comme la pensée de Dieu. Ce n’est pas un code inconnu, mais nous ne savons pas où il va. Tout juste savons-nous qu’à la fin, l’univers s’évaporera et que, sans doute, toute la matière se condensera à nouveau en une information qui aura pris en compte ce qui s’est passé dans l’histoire de l’univers. Ce qui nous donne à tous un destin.

 

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